Construction de réacteurs EPR2 : le devis attendu d’ici la fin d’année

Construction de réacteurs EPR2 : le devis attendu d’ici la fin d’année

Combien vont coûter les six réacteurs EPR2 prévus en France dès 2035 ? EDF et son unique actionnaire, l’Etat, n’ont toujours pas établi la facture de ce projet titanesque, trois ans après son officialisation. Ayant raté le coche fin 2024, les deux parties misent désormais sur décembre 2025 pour proposer une facture à l’euro près.

Trois ans après l’annonce du projet par Emmanuel Macron, on ne connait toujours pas le financement exact de la construction des six futurs réacteurs nucléaires français. Alors qu’ils prévoyaient de présenter un devis avant la fin 2024, EDF, et son unique actionnaire, l’Etat, tablent désormais sur décembre 2025. La raison ? La nécessité de donner un financement exact pour ne pas tomber dans les erreurs du marché de Flamanville.

La facture à Flamanville a quadruplé

A Flamanville, le chantier de l’EPR a accusé une série de dérapages. Au niveau du coût, le budget initial était de 3,3 milliards d’euros, mais a fini par s’envoler pour atteindre 13,2 milliards d’euros. Côte calendrier, le réacteur a démarré fin 2024 avec 12 ans de retard. Pour éviter de nouveaux retards et dépassements, EDF et l’État prennent tout leur temps cette fois. Ils veulent proposer un devis à l’euro près.

Huit autres EPR2 devraient suivre

Les réacteurs annoncés par Emmanuel Macron en février 2022 à Belfort seront construits par paires (trois au total) à Penly, Gravelines et Bugey. Ils doivent être mis en service entre 2035 et 2037 pour les 2 premiers réacteurs. Huit autres EPR2 pourraient suivre, si les résultats des six premiers sont satisfaisants. On ne connait pas encore les sites d’installation de ces derniers, mais ils devraient vraisemblablement être construits sur des sites nucléaires existants.

Ces réacteurs EPR2 sont une version améliorée des EPR

L’EPR2 ou « Evolutionary Power Reactor 2 » est une version optimisée de l’EPR (« réacteur nucléaire à eau pressurisé européen » ou « European Pressurized Reactor ») développé dès 2021 par EDF et Framatome. Ce réacteur nouvelle génération conserve tous les attributs techniques du premier, mais bénéficie d’améliorations significatives et d’une certaine standardisation. On évoque une simplification en termes de méthodes de conception, de construction, de sécurisation et d’ergonomie. L’objectif est d’obtenir une maîtrise des coûts de production et in fine une amélioration de la compétitivité du parc nucléaire français.

Un devis sans cesse revu à la hausse

La facture des six EPR2 prévus à l’horizon 2040 a déjà bondi de 30%, à 67,4 milliards d’euros en 2023. Après une nouvelle évaluation par EDF, elle avait atteint 79,9 milliards d’euros. L’électricien français a expliqué avoir mené « une phase d’optimisation des coûts et du planning ». Mais la dernière estimation de la Cour des comptes suggère que le coût du projet pourrait augmenter encore avec d’autres frais non pris en compte à ce jour.

Les six réacteurs EPR2 financés par un prêt étatique à taux zéro ?

En attendant la publication du devis final, le ministre chargé de l’Énergie Marc Ferracci souhaiterait que le coût des trois paires de réacteurs soit « en dessous de 100 milliards d’euros ». EDF devra donc faire son possible pour ne pas dépasser ce montant, à l’heure de la rigueur budgétaire. Marc Ferracci précise que le cadre de financement des six EPR2 s’inspirera d’autres exemples validés par la Commission européenne pour la construction de réacteurs nucléaires. Il pense notamment au programme tchèque de Dukovany, financé à plus de 90% par un prêt étatique à taux zéro.

La Rédaction

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