Réforme des retraites : « rien ne justifie aujourd’hui l’abandon de cette juste et nécessaire abrogation ! »
Alors qu’on attendait de lui qu’il suspende ou annule la réforme des retraites adoptée au forceps en 2023, François Bayrou a décidé de remettre le texte en chantier, lors de sa déclaration de politique générale, le mardi 14 janvier. Pour les syndicats, rien ne justifie l’abandon de cette juste et nécessaire abrogation.
Il était très attendu. François Bayrou a prononcé mardi 17 janvier son discours de politique générale censé donner une idée de l’orientation de son mandat. Dans une déclaration soporifique, le Premier ministre a annoncé qu’il ne suspendra pas la réforme des retraites, mais qu’il la remet en chantier. En d’autres mots, il souhaite la revisiter.
La réforme des retraites remise en chantier dès ce vendredi
Et tout commencera par une « mission flash » de la Cour des comptes, suivi d’une réunion des partenaires sociaux dès ce vendredi 17 janvier, » au sein d’une délégation permanente qui doit travailler sur les nouvelles règles de la réforme des retraites. Ce texte très contesté par les politiques et syndicats a été adopté en 2023 à coups de 49.3 par le gouvernement d’Elisabeth Borne. Il fait notamment passer l’âge de départ à la retraite de 62 a 64 ans et rallonge la durée de cotisation.
La gauche menace de censurer le gouvernement Bayrou
Si le Rassemblement national (RN) n’a pas trouvé beaucoup à dire sur la décision de François Bayrou, la gauche estime toutefois que le compte n’y est pas. Le Parti socialiste (PS) et La France Insoumise (LFI), soutenus par les Écologistes et les Communistes au sein du Nouveau Front Populaire (NFP), ont menacé de voter une motion de censure dès ce jeudi 16 janvier, lors d’une séance à l’Assemblée nationale. Mais le RN pourrait court-circuiter ce projet, qui fera de Bayrou le Premier ministre le plus éphémère de l’histoire de France.
Les syndicalistes montent au créneau
Du côté des organisations syndicales, on est plus tranché. Dans un appel lancé le lundi 13 janvier, dans le média L’Humanité, 1000 militants politiques, syndicaux et associatifs ont demandé de suspendre définitivement la réforme des retraites. « Rien ne justifie aujourd’hui l’abandon de cette juste et nécessaire abrogation ! ». Les signataires de la tribune estiment que cette suppression est « un minimum vital, attendue très légitimement par une majorité de la population ». Elle serait aussi « une question de justice sociale et de respect démocratique ! ».
La réforme des retraites adoptée malgré la mobilisation du peuple
Les syndicalistes rappellent que les Français ont battu le pavé par millions pour « empêcher cette réforme ultra-nocive » de voir le jour, mais qu’elle a été quand même imposée à la population à coups de 49.3, sans jamais avoir été soumise à un vote. « Un tel déni démocratique est inacceptable, intolérable ! », dénoncent-ils. Les militants politiques, syndicaux et associatifs s’opposent à l’âge de départ à la retraite (64 ans) et au système de cotisation par points, vu comme l’alternative à cette mauvaise réforme.
La mobilisation se poursuivra pour l’abrogation ferme de la réforme des retraites
Pour les syndicalistes, ce système par points, qui s’oppose à celui par répartition, « représente la marche vers la capitalisation ! ». En effet, il fait reposer le calcul du niveau de la pension sur toute la vie professionnelle. Ainsi les moins bonnes années seront prises en compte. Cette méthode de calcul abaisserait mécaniquement le niveau des pensions, notamment des plus précaires. « Nous refusons que nos droits soient bradés contre des accords de « non-censure » ou autres », écrivent les signataires de la tribune. Ils promettent de continuer à se mobiliser sans relâche pour l’abrogation ferme et irréversible de la réforme des retraites.