Obsolescence programmée : un label pour endiguer le phénomène
Longtime est le tout premier label européen qui donne la possibilité aux consommateurs de lutter contre l’obsolescence programmée. Deux Français en sont à l’origine.
En ces temps de transition écologique et de développement durable, lutter contre l’obsolescence programmée s’impose naturellement comme une nécessité. Il faut dire que le phénomène concerne dorénavant la quasi totalité des produits de toute sorte, et à plus forte raison les appareils électroniques et autres équipements électroménagers. Avec à l’arrivée un impact environnemental médiocre du fait d’un taux de renouvellement en ordinateurs, réfrigérateurs, TV et autres lave-vaisselle bien trop important.
Afin d’endiguer le problème, deux Toulousains – Florent Preguesuelo et Elsa Lomont – ont créé le label Longtime, dont le nom parle de lui-même. Il s’agit du tout premier label indépendant européen qui permet aux consommateurs d’identifier les produits qui durent des années voire même des décennies.
Loin d’être à l’origine des experts en la matière, le duo est en revanche totalement concerné par le phénomène d’obsolescence programmée et s’est penché sur la manière la plus efficace d’établir un label qui permet de repérer les produits conçus pour durer. Ainsi, ce sont non moins de 41 critères qui doivent être remplis par un produit pour bénéficier de la labellisation Longtime. Elsa Lomont explique que « Le label Longtime, repose sur 41 critères répartis en trois piliers. Le produit doit être conçu pour assurer une longévité. Cela veut dire que le fabricant utilise des matériaux robustes. Par exemple, lorsque sur une machine à café il y a beaucoup de retours à cause d’une pièce particulièrement vulnérable, l’entreprise met en place des actions correctives pour que les pannes soient moins fréquentes. »
Pour qu’un appareil puisse bénéficié du label, les pièces détachées nécessaires à sa remise en état doivent ainsi être disponibles pendant au moins dix années. Cerise sur le gâteau pour les prétendants au label si leur service de réparation est en circuit-court, car dans ce cas décrocher le label Longtime n’en est que plus simple.
Si le duo de Toulousains est à l’origine de la création du label, ce sont deux organismes indépendants – Ecocert et Apave Certification – qui ont la responsabilité de valider la demande de labellisation des fabricants. Car de grands noms du secteur tels que Rowenta et Whirlpool sont déjà labellisés Longtime.
Plus encore, la démarche a même tapé dans l’œil des autorités françaises et en particulier le critère de réparabilité fondamental à l’attribution du label Longtime. Le groupe de travail qui a mis au point le projet de loi sur l’économie circulaire a ainsi intégré l’indice de réparabilité imaginé par Longtime. Désormais, depuis le 1er janvier 2021, tous les fabricants doivent nécessairement afficher l’indice de réparabilité de leurs produits vendus au catalogue des quatre grandes gammes d’équipements que sont les ordinateurs, les lave-linge, téléviseurs et les smartphones.