Emploi : le salon Hello Handicap fête ses 10 ans
Du 25 au 28 mai prochains se tiendra Hello Handicap, le plus grand salon de recrutement en ligne qui fêtera, à l’occasion, ses 10 ans, dans ce contexte si particulier de la crise sanitaire – mais également socioéconomique -, et permettra cette année encore aux entreprises de recruter de nouveaux talents. Et, pourquoi pas, contribuer à changer le regard porté sur le handicap.
Aujourd’hui, force est de constater que, « quand on parle de handicap au travail, ce sont des chiffres qui viennent immédiatement à l’esprit : un taux de chômage deux fois supérieur au reste de la population, ou encore le fait que le handicap soit identifié comme le premier motif de discrimination », peut-on lire sur le communiqué officiel de l’évènement. Ce que tendent à confirmer les statistiques de Pôle emploi, sur le chômage effectif des personnes handicapées, qui subissent, globalement, des durées d’inactivité plus longues que la moyenne.
« Compliqué d’embaucher »
A ceci trois explications, indique l’agence : des difficultés d’accessibilité – plus de la moitié des établissements qui accueillent du public ne sont pas suffisamment équipés – ; un plus faible niveau de qualification – plus d’un bénéficiaire de l’obligation d’emploi sur deux ne possède pas le bac – ; des discriminations persistantes – plus de la moitié des personnes handicapées disent avoir subi de telles remarques ou pratiques dans l’emploi.
Une situation problématique, selon Didier Eyssartier, directeur général de l’Agefiph, qui œuvre à l’emploi des personnes handicapées. « Nous avons des inquiétudes assez fortes sur l’emploi des personnes en situation de handicap. Pour l’instant, nous ne voyons pas baisser la dynamique générale », affirmait-il avant la tenue de l’Université du réseau des référents handicap, les 29 et 30 mars dernier. En cause, selon lui : la simplification des formalités de recrutement des personnes handicapées, qui tarde à venir.
Résultat : les entreprises « sont encore trop nombreuses à penser que c’est compliqué d’embaucher une personne en situation de handicap », précisait-il. Alors que, selon les chiffres de l’Agefiph, 50 % d’entre elles trouvent que le recrutement est simple, en réalité, lorsqu’elles sont accompagnées. « Et lorsqu’elles bénéficient de cet accompagnement, elles sont 80 % à afficher leur volonté de recruter une personne en situation de handicap ». Une question de sensibilisation et de méthode, donc, à laquelle tente de répondre Hello Handicap depuis 10 ans.
Pionnière des salons en ligne, la plateforme a d’ores et déjà enregistré quelque 200 offres d’emplois de la part d’entreprises. Un chiffre en forte progression depuis un an. Qui s’explique sans doute par le concept proposé par Hello Handicap, imaginé bien avant, donc, que n’éclatent la crise sanitaire et la nécessité de la visioconférence. Un temps court, une plateforme unique, une prise de contact rapide et efficace, pour une mise en relation directe… Pour les recruteurs, c’est un gain de temps et d’argent, mais également l’opportunité d’avoir des profils diversifiés aux compétences très larges.
« Seul le talent compte »
Pour Schneider Electric, par exemple, ce salon virtuel est « une nouvelle expérience pour nos recruteurs […] cela ouvre à une autre approche du recrutement avec des personnes qui viennent de tous les horizons et de tous les territoires ». D’autres entreprises, comme Michelin, se réjouissent également d’y participer : « Pour aller encore plus loin, nous avons organisé un salon de recrutement à distance spécifique à nos besoins : Hello Handicap by Korian », se félicite le fabricant de pneus tricolore.
Le leader français de l’énergie, EDF, est partenaire du salon pour la septième année consécutive. Le Groupe a signé un accord mondial RSE en 2018 qui vise à garantir un socle social inclusif commun à ses 165 000 salariés pour tous ses activités dans 24 pays. « EDF a été l’une des toutes premières entreprises françaises à signer en 1989, avec les organisations syndicales, un accord sur l’intégration professionnelle de personnes handicapées et le suivi de leur parcours professionnel au sein du groupe EDF. » souligne Christophe Carval, DRH Groupe.
L’électricien espère bien profiter de Hello Handicap pour offrir aux personnes en situation de handicap dont les compétences correspondent à ses besoins une opportunité d’emploi et de carrière évolutive au sein du groupe. Malgré la crise – et en soutien du plan de relance -, EDF a maintenu ses ambitions de recrutement en 2021, avec 8 000 CDD/CDI et 6 800 offres en alternance à pourvoir.
Les candidats ont, évidemment, également à gagner de cette initiative numérique, puisque bénéficiant de l’assurance de voir leur dossier étudié, et de pouvoir postuler à des milliers d’offres. Hello Handicap met d’ailleurs l’accent sur les compétences desdits candidats, leur permettant d’assurer une cohérence entre leurs qualifications, d’un côté, et les postes proposés de l’autre.
« Le salon en ligne Hello Handicap m’a permis de rechercher sereinement un emploi en phase avec ma qualification élevée, sans avoir à “cacher” mon handicap, précise ainsi Alexandre sur le site. Et à vrai dire, j’ai été agréablement surpris du résultat ! J’ai pu me construire un profil intuitif, bien pensé, ergonomique, vivant, et le ratio candidature / mise en relation est étonnamment important, et j’ai été contacté par une entreprise importante qui faisait du sourcing sur ce site ! »
Hello Handicap, du 25 au 28 mai prochains, répondra en tout cas à la loi des salons de recrutement. Selon Florence Maurice, cheffe de projets RH Diversité, Mission Handicap et QVT, DRH du groupe Fnac Darty, l’assure : « Le grand plus d’Hello Handicap, au-delà de la qualité des candidatures et du temps gagné, c’est leur accompagnement personnalisé des candidats et des recruteurs, afin qu’au moment du recrutement, seul le talent compte ».