L’industrie française et européenne bientôt en pénurie de matière première ?

L’industrie française et européenne bientôt en pénurie de matière première ?

Particulièrement utilisé en plasturgie et plus spécialement dans l’industrie automobile, le polyamide PA 6.6 pourrait manquer en grande quantité dès 2019. Une situation qui plongerait le secteur dans une crise.

Inconnu du grand public, le polyamide 6.6 ou PA 6.6 est un matériau ultra utilisé dans l’industrie automobile. Appelé également nylon 6.6, il entre dans la composition de nombreuses pièces automobiles soumises à de très fortes températures telles que les systèmes de filtration à air et autres systèmes de refroidissement. Impossible de s’en passer. Les professionnels de l’industrie et donc par effet de rebond ceux de l’automobile s’alarment de la pénurie annoncée. Car à quelques mois de 2019, les stocks sont au plus bas, la production ne suffit pas à éponger la demande.

Les raisons de cette pénurie annoncée ? La demande justement est en hausse, l’industrie automobile ayant repris de belles couleurs au cours des dernières années. Et l’offre est pour sa part au plus bas. Car il faut dire que seulement quatre usines au monde fabriquent le PA 6.6 : trois sont aux États-Unis et une seule en France. Administrateur du GPA – Groupement de la plasturgie automobile – Philippe Roumy explique que les conséquences de la crise de 2008 n’ont toujours pas été traitées : « Avec la crise de 2008, les capacités de production ont été réduites au minimum et maintenant que la demande a repris, les capacités sont insuffisantes et les prix du PA 6.6 ont grimpé de 20% depuis juillet 2017″.

Si la hausse du prix est un facteur inquiétant, ce qui l’est plus encore est la pénurie pure et simple qui semble s’annoncer. Il faudrait attendre le deuxième semestre 2019 pour voir les stocks retrouver des niveaux suffisants pour étancher la demande. Mais d’ici là comment faire ? Florence Poivey, présidente de la Fédération de la Plasturgie et des Composites, prévient : « La pénurie de matières premières que connaît la plasturgie prend une ampleur sans précédent. Nous sommes très inquiets pour les plasturgistes français ! »

Même son de cloche ailleurs en Europe, les fédérations d’Allemagne et de Grande-Bretagne ont en effet fait part de leur vive inquiétude, tout comme l’EuPC, la Confédération européenne de la plasturgie, représentant de l’ensemble des acteurs européens. D’ailleurs, nombre d’entreprises se sont retrouvées dans l’obligation de stopper leur ligne de production.

Si des recherches de matériaux de substitution au PA 6.6 sont en cours, le processus de mise au point est long.

La Rédaction

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