Bahreïn : nouvel eldorado pour les startups
Avec ses 757 kilomètres carrés, le Bahreïn est le plus petit des États du monde arabe. Et pourtant : le royaume est une terre qui attire les convoitises des entreprises les plus innovantes. Le récent Bahreïn Startups Week 2018, événement qui a réuni du 3 au 8 mars dernier plus de 2 500 professionnels venus du monde entier, a mis en lumière les nombreuses opportunités qu’offre cet archipel pas comme les autres.
Le 4 avril dernier, l’information a fait l’effet d’une bombe. Lors d’une conférence de presse, Sheikh Mohammed bin Khalifa al-Khalifa, le ministre bahreïni du pétrole, a annoncé la découverte d’un immense champ pétrolier contenant quelque 80 milliards de barils de pétrole de schiste. Le plus grand jamais trouvé. Une excellente nouvelle pour le « petit Poucet » du golfe Persique, mais qui cache la profonde stratégie de diversification de l’économie entreprise par le pays depuis plusieurs années. Car, malgré tout, les dirigeants bahreïnis ont conscience que les stocks de matière première ne seront pas infinis.
Un super-fonds mis en place
La volonté de devenir l’une des terres d’investissement privilégiées par les startups venues du monde entier n’est pas nouveau. Lors du troisième trimestre de l’année 2017, l’économie non pétrolière de Bahreïn a progressé de 4,6 %. De nombreuses PME, notamment dans les secteurs de la communication et de l’information, contribuent déjà au PIB du pays. Mais le royaume veut aller plus loin à travers la mise en place imminente d’un « super-fonds » de 100 millions de dollars visant à soutenir la croissance des startups. Cette initiative pilotée par le Bahreïn Economic Development Board (EDB) va faciliter la vie des petites structures qui ont parfois du mal à trouver les fonds nécessaires pour se développer.
Un événement marquant
Cette annonce s’inscrit dans la continuité du Bahreïn Startups Week 2018, un événement phare pour le business des startups. Organisé en mars dernier et réunissant plus de 2 500 professionnels, le salon a mis en exergue les opportunités d’investissement pour les structures innovantes, notamment celles issues de la fintech, de la adtech, du tourisme et du e-commerce. « Des événements comme la Startups Week 2018 sont des plateformes importantes pour discuter des tendances dans l’industrie et pour partager les dernières nouveautés, les solutions et les services qui vont soutenir la croissance économique à long terme », a précisé Khalid Al Rumaihi, le directeur général de l’EDB.
Avec des taux d’imposition proches de zéro — pas d’impôt sur les sociétés, ni sur les particuliers, seulement 5 % de TVA — et des prêts avantageux, le Bahreïn ne manque pas d’arguments pour séduire les startups internationales, à commencer par celles venant d’Inde et d’Europe.
Toujours plus d’ouverture
La diversification économique opérée par le Bahreïn offre également une réelle ouverture aux femmes entrepreneuses. Lors du Startups Week 2018, des dizaines d’entre elles ont battu le bitume du célèbre circuit de Formule 1, qui a abrité l’événement. Contrairement à certains de ses voisins, le Bahreïn accorde le droit de vote aux femmes depuis plus de 45 ans. Elles peuvent également étudier à l’université, travailler, conduire une voiture et accéder à tous les emplois sans aucune entrave. Cet esprit égalitaire et de tolérance permet ainsi à cet archipel peuplé de plus d’1,3 million d’habitants d’être la destination privilégiée des entrepreneuses arabes. Selon un rapport publié par Al Masah Capital, plus de 25 % de nouvelles startups du Bahreïn sont créées par des femmes.
Avec l’essor des nouvelles technologies, l’entrepreneuriat est un argument phare qui prouve à la fois l’esprit d’ouverture de l’État et sa capacité à attirer de nouveaux investisseurs pour le développement des startups locales et régionales. Et si le Bahreïn devenait le Singapour du Moyen-Orient ?