Energie : le boom de l’autoconsommation
Grâce à des conditions économiques favorables et aux nouveaux compteurs électriques Linky, il est de plus en plus facile de consommer l’énergie durable que l’on produit chez soi. Une pratique qui favorise la décentralisation du marché et l’autonomisation du consommateur.
En France, 14 000 foyers produisent eux-mêmes leur électricité. Un chiffre qui pourrait croître de façon considérable dans les années à venir grâce à la baisse des prix d’achat et d’installation de panneaux solaires ainsi qu’à l’augmentation du prix de l’électricité.
Pensé pour encourager l’autoconsommation, l’arrêté du 9 mai 2017 définit les conditions d’achat de l’électricité produite par les centrales photovoltaïques en toiture dont la puissance ne dépasse pas 100 kWc.
Dégressive, la prime à l’autoconsommation oscille entre 400 et 100 euros en fonction des volumes des demandes de raccordement. Pour sa part, le tarif de vente de surplus atteint 10 centimes d’euro jusqu’à 9 kWc, puis 6 centimes entre 90 et 100 kWc.
Très attendues au sein de la filière photovoltaïque, ces mesures représentent un véritable coup de pouce pour l’autoconsommation, pratique désormais reconnue comme indispensable pour accélérer la transition énergétique. Celle-ci exige en effet le développement une consommation d’électricité plus locale, plus responsable et plus durable.
Or, l’autoconsommation favorise justement la décentralisation du marché et contribue à faire émerger une nouvelle relation entre clients et industriels, basée sur l’accompagnement et le conseil afin d’optimiser la production d’énergie.
Réseaux intelligents, une condition indispensable
Comme le souligne EconomieMatin, cette décentralisation occasionnera « une diminution de l’activité des centrales nucléaires, des lignes à haute tension et des échanges globaux ». Elle améliorera la performance du système en permettant aux consommateurs dotés de panneaux solaires d’échapper aux problèmes résultant des pannes réseau causées par les intempéries. De plus, en rendant les données de consommation disponibles en temps réel, les réseaux intelligents permettront à chaque utilisateur d’adopter des modes de consommation responsables et citoyens.
Première étape du développement de réseaux électriques intelligents, le déploiement de Linky a démarré en France en 2015. Il devrait remplacer 35 millions d’anciens compteurs sur l’ensemble du territoire national d’ici 2021. D’après Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, Linky constitue « une avancée majeure » pour les clients souhaitant devenir autoconsommateurs.
60 % d’autoconsommateurs
Le petit boîtier jaune permet à lui seul d’enregistrer l’électricité produite et consommée. L’installation d’un deuxième voire d’un troisième compteur ne sera plus nécessaire. « D’où une baisse de 600 € TTC en moyenne sur le coût de raccordement de l’installation », fait valoir Enedis.
Alors que 60 % des consommateurs qui installent des moyens de production de l’électricité en France sont aujourd’hui autoconsommateurs, le compteur communicant Linky « permet de faire baisser les coûts d’installation et de gestion pour l’autoconsommation, qu’elle soit individuelle ou collective », souligne le président du directoire d’Enedis, Philippe Monloubou, dans une interview accordée au Monde.
Linky permettra aussi d’améliorer l’intégration des énergies renouvelables au réseau de distribution et de mieux assurer en permanence l’équilibre entre production et consommation. Un avantage non négligeable alors qu’un rapport RTE a souligné récemment l’importance de développer les énergies renouvelables et l’autoconsommation afin de réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique et respecter ainsi les objectifs fixés par la loi de transition énergétique en 2015.
Les réseaux intelligents et leur pierre angulaire, les compteurs communicants, sont appelés à jouer un rôle majeur dans le développement de l’autoconsommation. Une transition écologique et énergétique qui va impliquer chaque consommateur.