Carburants : une baisse à moitié profitable ?
La chute spectaculaire du prix du pétrole n’est pas pour déplaire à des automobilistes qui voient généralement leur facture à la pompe s’envoler. Sauf que la baisse n’est qu’en partie répercutée. Explications.
Depuis juin, le prix du pétrole connaît une décrue de l’ordre de 50 %. Une aubaine pour des automobilistes prompts à se plaindre des tarifs pratiqués dans les stations-service. L’association de défense des consommateurs CLCV donne une nouvelle raison de crier au scandale. La baisse à la pompe ne serait que de 17 %. Les comptes n’y sont pas, mais s’expliquent en partie.
Avec un cours du pétrole en baisse de 50 %, la logique voudrait que les prix affichés à la pompe soient aussi moitié moins chers. C’est oublier que le prix final ne dépend que d’un tiers du prix des hydrocarbures. Les taxes et le taux de change entre le dollar et l’euro influent énormément sur le prix à la pompe. La baisse relative de l’euro face au dollar explique donc une partie du décalage. La CLCV pointe cependant du doigt le petit tour de passe-passe auquel se sont prêtés les distributeurs.
Pour ne pas être les grands perdants de ces prix en baisse, les distributeurs auraient augmenté leur marge. Facile et assez discret à faire, il suffit pour les distributeurs d’augmenter leurs marges brutes (c’est-à-dire à la sortie de la raffinerie). Lorsque la baisse du pétrole est répercutée avec un certain retard, quelques centimes en plus (3 en l’occurrence au mois de décembre selon la CLCV) se transforment in fine en millions pour le distributeur. Avec les carburants, les bonnes nouvelles sont toujours à relativiser.