La convergence de l’énergie et du numérique, un nouveau secteur en vogue
Le secteur énergétique est régulièrement la cible de critiques lorsque l’on évoque ses impacts sur l’environnement, notamment sur le réchauffement climatique. Un constat qui pourrait bien se conjuguer au passé dans les années à venir alors que l’énergie trouve un nouvel allié de taille, le numérique.
Outils de gestion plus efficace, compteurs électriques intelligents, smart grids, etc. Si l’intérêt pour le numérique n’est pas nouveau, dans le secteur énergétique, il bénéficie aujourd’hui d’un véritable coup d’accélérateur. Au point qu’il devient de plus en plus courant d’entendre parler d’une « convergence » entre les secteurs énergétique et numérique.
Le phénomène s’explique par une transformation de la société et de ses usages en matière de consommation énergétique qui tendent vers une optimisation du rapport entre l’offre et la demande. Cela nécessite l’apport de la technologie numérique et favorise l’investissement dans le secteur, ceci à l’échelle parfois nationale, voire mondiale. Le projet de loi sur la transition énergétique se concentre par exemple en grande partie sur la fusion des deux secteurs pour faire avancer l’écologie.
On le voit avec les compteurs électriques intelligents (Linky) déployés sur tout le territoire, mais aussi avec le soutien affiché des membres du Gouvernement envers des initiatives privées prônant cette convergence. Encore à la fin du mois de mai, la secrétaire d’Etat au numérique, Axelle Lemaire, assistait au salon « Smart Grids Paris 2015 » et s’exprimait à l’ouverture de la conférence sur le thème « comment croiser la transition numérique et énergétique ». Preuve s’il en fallait une que la convergence entre le numérique et l’énergétique est aujourd’hui au cœur des politiques nationales, en plus d’être une problématique logique de toute réflexion écologique.
Une convergence au cœur des stratégies de croissance
Ce nouveau secteur, s’il trouve de nombreux adeptes dans les sphères politiques, fait également fureur dans le monde entrepreneurial. Des mastodontes comme Google investissent par exemple désormais dans les smart grids. En rachetant au début de l’année Nest, start-up spécialisée dans la régulation thermique, puis en s’alliant à l’Institut of Electrical and Electronics Ingineers (IEEE) dans le cadre du lancement d’un prix pour trouver une solution réduisant par dix la taille d’un onduleur pour les systèmes photovoltaïques, tout en augmentant sa puissance, le géant californien semble bien décider à intégrer le secteur de la distribution intelligente.
C’est également le cas du groupe Bouygues qui voit son activité Energies&Services, anciennement ETDE, en fort développement quand ses branches construction et télécom sont en difficulté. A la base de ce succès, deux solutions innovantes : le logiciel Hypervision, qui permet de superviser la performance énergétique des bâtiments et de cibler les améliorations possibles et le boitier Citybox, destiné à brancher les lampadaires d’éclairage public à un serveur central pour pouvoir piloter le niveau d’éclairage, le suivi de consommation, détecter les ampoules usagées, etc.
L’éclairage public est d’ailleurs à l’origine même de nouveaux métiers entièrement centrés sur cette convergence. Ainsi le concepteur lumière, qui ajuste en temps réel l’éclairage d’une ville selon la présence ou non d’individus et de la luminosité, est directement issu de la rencontre entre énergie et numérique. Des perspectives grandes et encourageantes à la fois sur le front de l’emploi que sur celui de l’environnement.