Mathieu Gallet et Agnès Saal dans le collimateur d’Anticor

Mathieu Gallet et Agnès Saal dans le collimateur d’Anticor

Anticor a décidé de porter plainte contre X au parquet de Créteil pour « favoritisme », au sujet de faits reprochés à Mathieu Gallet, et pour « détournement de fonds publics », en ce qui concerne Agnès Saal, les deux derniers ex-PDG de l’INA.

L’association prétend que de « multiples infractions touchant à la probité publique » auraient été commises, selon la plainte consultée par l’AFP, une information également relayée par France Inter et France Info. L’avocat d’Anticor, Jérôme Karsenti, s’insurge contre la « totale désinvolture » exprimée à l’égard de la « gestion de l’argent public », et ceci surtout « à un moment ou l’Etat se doit d’être exemplaire ».

Fin avril, Agnès Saal avait été forcée de démissionner après que la presse révèle que l’ex-présidente de l’INA avait accumulé une facture de près de 40 000 euros de frais de taxis en dix mois, dont 14 000 pour des courses privées. Des faits incontestables, que condamne fermement l’association dans sa plainte. Agnès Saal avait été nommée à la tête de l’INA en avril 2014, en succession de Mathieu Gallet, qui lui avait été nommé à la tête de Radio France. Ce dernier est également dans le viseur d’Anticor, qui pointe à son sujet des contrats passé entre 2010 et 2014, lorsqu’il dirigeait encore à l’INA.

Irrégularités

Anticor base sa plainte sur un article du Canard enchaîné publié début mai qui affirme qu’un un service du ministère de l’Economie présenterait des « irrégularités » : plusieurs marchés publics auraient été conclu sans une obligatoire mise en concurrence. Des marchés lucratifs, dont un au-dessus du million d’euros conclu avec l’entreprise OpinionWay et un autre de 250 000 euros signé avec Balises. Ces faits prendraient tout leur sens lorsque l’on sait que Denis Pingaud, qui est l’actuel conseiller en communication de Mathieu Gallet à Radio France, est président de Balises et anciennement vice-président d’OpinionWay (lors de la signature des contrats avec l’INA).

Argent du contribuable

Anticor se désole que le ministère de la Culture n’ait pas saisi les autorités compétentes après ces révélations. « La gabegie financière est tolérable », a regretté Me Karsenti, qui espère que cette plainte fera office de recadrage pour des pouvoirs publics, de manière à les mettre face à leurs responsabilités vis-à-vis de l’argent du contribuable.

Rémi Evrard

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