Budget 2026 : les grandes orientations attendues avant le 14 juillet

À l’occasion du coup d’envoi du Comité d’alerte sur le budget 2026, donné mardi 15 avril, François Bayrou a déclaré que les grandes orientations du budget 2026 seront annoncées le 14 juillet prochain. Le Premier ministre a également tiré la sonnette d’alarme sur l’état des finances publiques et estimé que seule une prise de conscience des Français pouvait « soutenir une action déterminée » de redressement des comptes publics. Il a d’ores et déjà écarté une hausse des impôts ou davantage d’emprunts, qualifiant au passage la dette française de « piège dangereux, potentiellement irréversible ».
Mardi 15 avril 2025, François Bayrou a donné le coup d’envoi du Comité d’alerte sur le budget 2026 devant une quinzaine de membres de son gouvernement. À cette occasion, le Premier ministre a dressé un constat alarmant sur la situation budgétaire de la France. Il a qualifié la dette française, qui s’élevait à 113% du PIB fin 2024, de « piège dangereux, potentiellement irréversible ». Cette dette publique pourrait atteindre 100 milliards d’euros de charge annuelle en 2029, selon les économistes.
François Bayrou appelle à un effort national pour la dette et le budget 2026
Face à cette sombre perspective, le chef du gouvernement appelle à un effort national pour éviter un emballement de la dette publique. « Il est des heures de vérité décisives et celle-ci en est une », a déclaré François Bayrou. Le président du Modem a estimé que la France ne travaillait pas et ne produisait pas assez, mais aussi qu’elle dépensait trop par rapport à ses recettes. Il a insisté sur le retard de productivité par habitant de notre pays comparé à l’Allemagne, aux Pays-Bas ou aux États-Unis, tout en relevant le manque d’emploi chez les jeunes et les seniors.
Pas de hausse des impôts ou davantage d’emprunts pour réduire la dette publique
Selon François Bayrou, seule « une prise de conscience des citoyens » et un engagement collectif permettra d’engager une action de redressement « déterminée et soutenable ». Mais le locataire de Matignon écarte d’emblée deux leviers : une hausse des impôts ou davantage d’emprunts. Il pense que toute augmentation d’impôts est « intenable », rappelant que la France détient déjà « le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé au monde en 2024 ». Toutefois, le Béarnais est conscient qu’il faudra bien trouver de l’argent pour faire face à la dette publique.
Le Premier ministre conscient qu’il peut sauter à tout moment
Le ministre de l’Économie et des Finances Éric Lombard a prévenu, dimanche 13 avril, qu’un effort supplémentaire de 40 milliards d’euros sera nécessaire pour maintenir l’objectif de déficit à 4,6 % du PIB en 2026. François Bayrou sait qu’il s’agit d’un défit considérable, un Himalaya qui se dresse devant ses équipes et lui (comme il aime à le répéter). « Nous pouvons sauter », s’est néanmoins inquiété le Premier ministre, toujours sous la menace d’une motion de censure des oppositions à l’Assemblée nationale (LFI et PS en particulier).
François Bayrou veut un budget 2026 à base zéro
Alors, pour éviter ce scénario et ne pas risquer l’hypoxie en montée, François Bayrou et ses équipes planchent sur la mise en place d’un « budget à base zéro » où chaque dépense devra être soigneusement justifiée. Contrairement à ses prédécesseurs qui élaboraient le projet de loi de finances (PLF) à partir de celui de l’année précédente, en l’ajustant si nécessaire, le Premier ministre souhaite partir d’une feuille blanche en passant toutes les dépenses au peigne fin.
Quatre lignes directrices fixées au budget 2026
Dans le cadre de ce budget 2026, François Bayrou s’est fixé quatre lignes directrices. La première est l’indépendance en matière de sécurité et de défense, avec un effort de trois milliards d’euros. Ensuite, le gouvernement refuse tout surendettement et espère un « retour aux 3 % de déficit en 2029. Ces deux points constituent selon François Bayrou les bases de « la refondation de l’action publique » et le carburant de la vitalité économique grâce à l’investissement industriel, technologique ou la simplification administrative. Enfin, le Premier ministre veut accélérer le calendrier pour l’élaboration du budget 2026. Il compte ainsi annoncer les « grandes orientations » avant la fête nationale.