Data centers : la consommation d’électricité va doubler d’ici 2030

Toujours plus voraces. Dopés par l’intelligence artificielle, les data centers – ou centres de données en Français – devraient consommer deux fois plus d’énergie d’ici à 2030. En 2024, ces infrastructures ont aspiré 415 TWh, soit environ 1,5 % de la consommation électrique mondiale. Leur énorme besoin en énergie va entraîner une hausse des émissions de CO2, qui resteront toutefois minimes à l’échelle mondiale.
L’intelligence artificielle (IA) est la nouvelle révolution technologique. Elle change déjà radicalement de nombreux domaines comme la médecine et l’industrie, permettant des avancées majeures pour le bien de l’humanité. Mais cette innovation s’accompagne aussi de nombreux défis, notamment au niveau des besoins énergétiques. Sa voracité fait que les data centers, dans lesquels elle loge, ont de plus en plus besoin d’électricité pour répondre à son utilisation croissante.
La consommation énergétique des data centers va doubler d’ici cinq ans
En 2024, les centres de données ont consommé 1,5 % de l’électricité produite dans le monde, ce qui correspond à 415 térawattheures (TWh). Si cette part est encore minime, il faut noter qu’elle a augmenté de 12 % par an dans les cinq dernières années. Et ce n’est pas fini. La demande d’électricité de ces installations dans le monde devrait plus que doubler d’ici 2030 pour atteindre environ 945 térawattheures (TWh), selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié le jeudi 10 avril. C’est un peu plus que la consommation totale d’électricité du Japon aujourd’hui, précise l’organisme.
Vers une hausse des émissions de CO2
Néanmoins, en 2030, les centres de données ne consommeront que 3 % de l’électricité mondiale. D’ailleurs, si cette consommation énergétique va entraîner une hausse des émissions de CO2, celles-ci ne représenteront qu’une part négligeable des émissions à l’échelle mondiale, note l’AIE. Toutefois, l’impact local des centres de données sera plus important. Ces infrastructures sont généralement installées à la périphérie des villes, près des installations énergétiques comme les centrales solaires.
Les plus grands centres en construction consommeront 20 fois plus d’énergie
D’après l’AIE, un centre de données de 100 mégawatts (MW) peut consommer autant d’électricité que 100 000 ménages annuellement. Mais demain, relève l’agence de l’énergie de l’OCDE, « les plus grands centres en construction consommeront 20 fois plus ». Ce qui correspondra à la consommation de 2 millions de foyers. Un tel besoin énergétique soulèvera des défis en termes d’approvisionnement et de dimensionnement du réseau électrique. Les villes devront donc trouver des solutions.
85 % de la consommation des data centers proviennent de la Chine, des États-Unis et de l’Europe
L’AIE précise que cette hausse de la demande d’électricité sera particulièrement forte dans certains pays développés. Comme les États-Unis, où les centres de données devraient bientôt représenter près de la moitié de la demande électrique supplémentaire. Sans surprise, la Chine, un autre géant technologique, sera également concernée, tout comme l’Europe qui suit le rythme de ces deux puissances économiques. Ensemble, ces trois représentent aujourd’hui environ 85 % de la consommation des data centers.
Peu regardants sur les questions environnementales, la Chine et les États-Unis devraient recourir au charbon pour alimenter leurs data centers
D’après l’AIE, le premier défi qui se dresse devant ces leaders de l’intelligence artificielle sera de trouver de l’électricité abordable et abondante. La Chine et les États-Unis de Donald Trump pourraient se tourner vers le charbon, qui fournit aujourd’hui 30 % des besoins des centres de données. « Mais les énergies renouvelables et le gaz naturel devraient prendre la tête en raison de leur compétitivité en termes de coûts et de leur disponibilité sur les marchés clés », souligne l’agence, qui croit fortement au potentiel de l’IA. L’AIE estime que cette technologie offrira « des possibilités considérables de réduction des coûts, d’amélioration de la compétitivité et de réduction des émissions ».