Proche-Orient : la France pourrait reconnaître un État palestinien

Proche-Orient : la France pourrait reconnaître un État palestinien

Dans une interview accordée à France 5, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité pour la France de reconnaître un État palestinien en juin prochain. Pour Israël ce serait « une récompense pour le terrorisme ». Mais Tel Aviv va-t-il éternellement brandir la menace du Hamas pour refuser la création d’un État palestinien ?

Dans une interview à l’émission « C’est à vous » sur France 5, diffusée le mercredi 9 avril, Emmanuel Macron a annoncé que Paris pourrait reconnaître un État palestinien en juin prochain, à l’occasion d’une conférence co-organisée par la France et l’Arabie saoudite aux Nations unies, à New York. Le président français compte également obtenir en retour, des États arabes, la reconnaissance d’Israël.

Plusieurs pays reconnaissent déjà un État palestinien 

La ministre palestinienne aux Affaires étrangères, Varsen Aghabekian Shahin, a salué cette annonce comme « un pas dans la bonne direction ». Son homologue israélien Gideon Saar, lui, déplore un projet de « reconnaissance unilatérale d’un État palestinien fictif ». Pour lui, cette initiative constitue « une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas ». À ce jour, 149 pays sur 198 reconnaissent la Palestine comme un État, selon le ministère des Affaires étrangères palestinien. Il s’agit pour la plupart de pays du sud global.

Trump veut déporter la population de Gaza

Dans le monde occidental, en revanche, très peu de pays reconnaissent la Palestine comme un État. On en compte à peine une poignée, dont l’Irlande, la Norvège et l’Espagne. Les grandes puissances occidentales, dont l’avis compte vraiment, n’ont pas encore franchi le pas, notamment l’Allemagne, l’Italie et la France. Quant aux États-Unis, il ne faut pas attendre d’eux cette reconnaissance. Allié traditionnel de l’État hébreu, le pays de l’Oncle n’est pas prêt d’accepter la création d’un État palestinien. Pis, Donald Trump a récemment déclaré qu’il aimerait bien déplacer la population de Gaza pour faire de cette bande de terre une riviera du Proche-Orient. Ce projet nous rappelle celui d’un Hitler qui souhaitait initialement déplacer les juifs à Madagascar, avant d’envisager la solution finale.

Trump pourrait rétablir les droits de douane si la France reconnaissait un État palestinien 

Si la France venait à reconnaître la Palestine en juin prochain, elle pourrait donc se mettre à dos l’administration Trump. Celle-ci a suspendu ses droits de douane pour 90 jours (l’UE a pris une hausse de 20%), mais pourrait les réinstaurer pour punir Paris. À l’inverse, la France pourrait avoir la sympathie des pays du sud global, qui savent mieux que quiconque ce que signifie la colonisation. L’Hexagone contrebalancerait ainsi la domination américaine dans le monde, alors que Donald Trump ternit déjà l’image des États-Unis.

Dans tous les cas, Paris aura eu le courage de défendre ses valeurs 

En revanche, si la France ne parvenait pas à obtenir la reconnaissance de la Palestine et en même temps celle d’Israël (par les Arabes), elle se discréditerait et perdrait en influence. Mais Paris aura au moins eu le courage d’avoir défendu ses valeurs et d’avoir essayé de résoudre le conflit, face à l’extrémisme des deux camps. D’une part Israël qui veut décider de l’avenir d’un territoire qui n’est pas le sien, de l’autre un Hamas dont la charte n’admet pas une reconnaissance de l’État hébreu.

Un État palestinien sans le Hamas ?

Pour convaincre Israël de lâcher du lest, certains suggèrent de se débarrasser de cette milice ou au moins de la démanteler pour qu’elle ne représente plus un danger pour l’État hébreu. La France, par exemple, propose le désarmement du Hamas, l’expulsion de ses leaders de Gaza et la prise du pouvoir par l’autorité palestinienne (dirigée par Mahmoud Abbas), qui administre la Cisjordanie occupée. Mais il n’est pas certain que le mouvement armé se laisse dégommer aussi facilement. D’ailleurs, il ne faut pas oublier qu’il incarne les aspirations d’indépendance d’un peuple, qui forme un même corps avec lui.

La Rédaction

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