Donald Trump, Prix Nobel de la paix 2025 ?

Donald Trump favori du Prix Nobel de la paix 2025 ? L’Institut Nobel norvégien a arrêté sa liste le mercredi 6 mars. Celle-ci contient 338 personnalités et organisations, parmi lesquelles figurerait Donald Trump pour ses efforts en faveur de la paix en Ukraine. Mais le président américain a-t-il des chances de remporter ce prix même en cas de fin des hostilités entre Kiev et Moscou ?
Le mercredi 6 mars, l’Institut Nobel norvégien a annoncé avoir bouclé la liste des nominations pour le Prix Nobel de la paix 2025. Au total, 338 candidatures ont été recensées cette année, dont 244 personnes et 94 organisations. Parmi les personnalités nominées figureraient Gisèle Pelicot, devenue une icône féministe depuis le procès des viols de Mazan, le pape François, qui ne cesse d’appeler à un monde de paix et d’amour , et Donald Trump.
Qui a proposé le nom de Donald Trump ?
Si le nom du président américain a été proposé c’est sans doute pour ses efforts pour la paix en Ukraine. Trump fait de son mieux pour mettre fin à ce conflit qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts militaires et civils. Mais qui a proposé le nom du dirigeant républicain ? Il faut d’abord savoir qu’il y a des personnes habilitées à déposer des candidatures suivant une certaine procédure. On les appelle des parrains. Il peut s’agir de parlementaires, de ministres de tous les pays, d’anciens lauréats ou de certains professeurs d’université.
« Personne ne le mérite plus » que lui
Après le dépôt des noms, il revient à l’Institut Nobel de faire le tri. Alors qui a donné le nom de Trump ? On ne le sait pas pour le moment. Mais un membre du Congrès américain Darrell Issa a indiqué sur X qu’il proposerait Donald Trump pour ce prix prestigieux. Selon le sénateur, « personne ne le mérite plus » que lui. Il y a une autre piste. D’après des médias de Kiev, le député ukrainien Oleksandr Merezhko a également proposé la candidature du président américain dès novembre 2024 pour l’encourager à agir dans son pays en faveur de la fin de la guerre.
Les soutiens du président américain croient qu’il va mettre fin à la guerre en Ukraine
Dans le camp Trump, en tout cas, tout le monde pense que la récompense devrait lui revenir. Mike Waltz, conseiller du dirigeant républicain en matière de sécurité nationale, et Elise Stefanik, républicaine nommée ambassadrice auprès des Nations unies, ont déclaré à des militants conservateurs qu’il est un président de paix qui mérite le prix. « Il va mettre fin à la guerre en Europe. Il va mettre fin aux guerres au Moyen-Orient », assure M. Waltz. Dès sa campagne présidentielle, l’intéressé lui-même a juré qu’il mettrait fin au conflit en Ukraine en 24h quand il arrivera à la Maison blanche. Bien sûr, c’était une boutade, comme lui-même l’a dit.
Donald Trump a signé un accord de trêve avec Volodymir Zelensky à Ryad
Après sa prise de fonction, Donald Trump a donné un nouveau calendrier plus raisonnable. Désormais, il fixe trois mois pour mettre fin à cette guerre « stupide » qui n’aurait pas eu lieu s’il était au pouvoir, jure-t-il. Le président américain semble atteindre son objectif. Le lundi 10 mars, il est parvenu à signer à Ryad (Arabie Saoudite) un accord de trêve avec son homologue ukrainien Volodymir Zelensky, qu’il avait humilié devant les caméras du monde entier une semaine plus tôt, dans le Bureau ovale.
Donald Trump attend la réponse de Vladimir Poutine
À présent, la balle est dans le camp de la Russie, et peut-être dans ses filets. Moscou doit répondre à l’accord de cessez-le-feu d’un mois – renouvelable autant de fois qu’il le faudra – pour le mettre en place. Mais Vladimir Poutine prend tout son temps. Le président russe cherche sûrement à reprendre totalement Koursk pour être en position de force lors des prochaines négociations pour la paix. Il souhaite peut-être aussi analyser plus en profondeur l’accord pour éviter un piège de Kiev, alors que Zelensky ne cesse de mettre la pression pour accepter le texte.
L’annexion définitive des territoires conquis par la Russie risque de gâcher les accords de paix
Si Donald Trump obtient effectivement un arrêt des combats, puis une paix durable avec une force d’interposition, il sera sans aucun doute un grand favori pour le Prix Nobel de la paix. Mais l’actuel locataire de la Maison blanche a trois gros handicaps. Le premier c’est qu’il veut un accord de paix avec conservation par la Russie des territoires occupés (une partie du Donbass et la Crimée). Cette perspective ne plaît pas aux Occidentaux, en particulier aux Européens, qui pourraient peser de tout leur poids sur l’Institut Nobel pour lui refuser le prix. L’Union européenne réclame avant tout la libération des territoires occupés pour ce qu’elle appelle une « paix juste « . Mais on voit mal Poutine les rendre après tant de morts russes.
Le nom du Prix Nobel 2025 révélé en octobre prochain
Autre défaut de Donald Trump : ses ambitions impérialistes. On rappelle que l’ancien magnat de l’immobilier menace d’annexer le Panama et le Groenland et de vider Gaza de sa population arabe. Même s’il s’agit probablement de fanfaronnades, ces projets peuvent lui nuire au moment du vote. Enfin, notons que le comité Nobel a introduit en 2005 un critère pour éviter de primer des « pacifistes d’une année » (belliqueux toute leur vie, pacifistes pendant un an), comme Anouar el-Sadate ou Yasser Arafat. Il demande aux candidats de consacrer toute leur existence, ou au moins une large partie, à la promotion de la paix et des droits de l’homme. Or Trump a un passé plutôt houleux. Quoi qu’il en soit, nous devrions attendre octobre prochain pour connaître le Prix Nobel de la paix 2025.