Vatican : les jeunes gay autorisés à devenir prêtre

Le Vatican autorise désormais les jeunes gays à devenir prêtre en Italie. Mais à une condition : qu’ils ne portent pas leur homosexualité comme un étendard et qu’ils ne soutiennent pas « la soi-disant culture gay ». En dépit de cette astreinte, la décision est une grande victoire pour la communauté LGBT+, insultée par le pape François l’année dernière.

L’Eglise catholique a-t-elle décidé de suivre la tendance ? Alors que dans le monde entier les institutions dépénalisent l’homosexualité et l’accepte en leur sein, Rome refusait encore aux personnes LGBT+ de prétendre à la prêtrise. Mais cette semaine, il a retourné sa soutane…

Le Vatican impose de ne pas révéler sa sexualité au public et d’en faire la promotion

En effet, l’Eglise catholique romaine autorise désormais aux jeunes gays à devenir prêtre en Italie, comme toute autre personne. Mais à une condition. Selon de nouvelles règles très restrictives publiées par la Conférence épiscopale italienne (CEI) et approuvées par le Vatican, ils ne doivent pas porter en étendard leur homosexualité et soutenir la « soi-disant culture gay ». En d’autres mots, ils doivent taire ou cacher leur orientation sexuelle.

Le Vatican maintient le célibat des prêtres

Dans son document de 68 pages, Rome dit respecter profondément « les personnes avec des tendances homosexuelles », mais qu’elle « ne peut pas admettre au séminaire ou dans la prêtrise ceux qui pratiquent l’homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou soutiennent la soi-disant culture gay ». Par ailleurs, le document rappelle l’importance du célibat dans la prêtrise, une règle que certaines personnes remettent en cause depuis quelques années comme celle qui exclut les femmes du sacerdoce.

La loi du silence, une politique similaire à celle de l’armée américaine d’autrefois

La restriction imposée par l’Eglise rappelle la politique du « Don’t ask, don’t tell » appliquée pendant des années par l’armée américaine. Cette règle tacite contraignait les soldats gays à vivre leur orientation sexuelle dans le secret, de peur d’être découverts et chassés des rangs. Pour l’Eglise, la hiérarchie le saura, mais interdira de l’annoncer haut et fort à tout le monde, comme ceux qui font leur « coming out ».

Le pape François n’apprécie guère les homos 

L’autorisation accordée aux jeunes gay de devenir prêtre est déjà une grande victoire en soi, quand on pense à la posture officielle de l’Eglise. Son chef, le pape François, a d’ailleurs constamment attaqué la communauté LGBT depuis son ordination. L’année dernière, l’Argentin avait même insulté les homosexuels en les conseillant d’aller voir un psychologue plutôt que de vouloir devenir prêtre. Autrement dit, il les percevait comme des malades mentaux ou des personnes souffrant de troubles mentaux.

Des frociaggine, pour le chef du Vatican 

Lors d’une rencontre privée avec 200 prêtres à l’université pontificale salésienne de Rome, en 2024, le souverain pontife avait aussi utilisé, à propos des personnes gay, le terme « frociaggine », signifiant « pédé » en romain. Face à l’Indignation suscitée chez les associations de défense des droits des LGBT+, il avait ensuite présenté ses excuses pour avoir employé ce mot insultant. Le Vatican avait aussi publié un communiqué, dans lequel il assure que son chef n’a « jamais eu l’intention d’offenser ou de s’exprimer avec des propos homophobes ». Un repenti du bout des lèvres…