Comac, l’avionneur chinois qui veut bousculer Airbus et Boeing

Comac, l’avionneur chinois qui veut bousculer Airbus et Boeing

Comac, l’avionneur national chinois, veut se faire une place dans le ciel. S’il est déjà utilisé dans le marché intérieur, le constructeur vise désormais l’international, où règne en maîtres depuis des décennies l’européen Airbus et l’américain Boeing. Aura-t-il l’aile assez large pour pousser ces deux mastodontes ?

Dans le monde de l’aviation, il y a Airbus et Boeing, et puis les autres qu’on ne connait presque pas tant ces deux géants dominent leur secteur. Depuis plusieurs décennies, les constructeurs européen et américain ne laissent que des miettes aux autres. Partout dans les aéroports, on ne voit que leurs avions : Airbus A300, A310, A320, A330, A340, A350 et A380 pour l’un ; Boeing 707, 717, 727, 737, 747, 757, 767, 777, et 787 pour l’autre.

Comac pour confirmer l’essor technologique de la Chine 

Pour un (nouveau) géant technologique comme la Chine, il n’était plus soutenable de voir l’Europe et les États-Unis se partager ce gros marché de l’aviation civile. D’ailleurs, dans un contexte de fortes tensions géopolitiques et économiques, Pékin se devait de réagir pour réduire sa dépendance aux Américains et aux Européens. Ainsi, comme il l’a déjà fait pour d’autres domaines stratégiques, l’Etat chinois a lancé en 2018, à coup de subventions massives son avionneur national baptisé Comac (Commercial Aircraft Corporation of China).

Le C919 se vend bien en Chine 

Après près de sept ans d’existence, Comac a réussi à s’imposer sur le marché intérieur avec ses C909, C919, C929 et C939. Le C919 est son modèle phare à ce jour. L’avion de passagers à fuselage étroit et monocouloir a effectué son premier vol commercial en 2023. Il est déjà utilisé par les plus grandes compagnies aériennes chinoises, dont China Eastern Airlines, Air China et China Southern Airlines. Il faut bien commencer par utiliser son propre appareil pour convaincre le reste du monde…

Comac déjà dans les airs de Singapour et Hong Kong 

Hors Chine, les avions de Comac volent aussi à Singapour et Hong Kong, où le constructeur a ouvert des surcusssakes en octobre 2024. Désormais, il prévoit de se développer davantage sur les marchés d’Asie du Sud-Est, avant de se tourner vers l’Occident. Pour le marché international, il faudra toutefois batailler pour obtenir les certifications requises.

Dans l’attente de certification

Si le C919 devrait obtenir le sésame en 2025 sur plusieurs marchés, ce ne sera pas le cas des deux derniers modèles d’avions de ligne, à savoir le C929 et le C939. Le premier ne sera pas certifié en Chine avant 2027 et le second avant 2028. Par conséquent, pour l’Europe et les États-Unis, il faudra attendre davantage. Il s’agit avant tout d’une question de sécurité, alors que les autres constructeurs multiplient les déboires techniques, en particulier Boeing.

Les derniers modèles de Comac concurrenceront des Airbus et Boeing

Justement, les derniers modèles du Comac, des gros porteurs, viendront concurrencer les appareils des constructeurs européen et américain. En effet, le Comac C929 se placera sur les mêmes segments de marché que les Airbus A330Neo et Boeing 787 Dreamliner. De son côté, le C939 viendra challenger les Airbus A350 et Boeing 777X. Les deux géants sont donc prévenus : ils ne devraient pas dormir sur leurs lauriers.

Vers la fin du duopole Airbus-Boeing ?

Mais Comac a-t-il vraiment les moyens de damer le pion à ces illustres devanciers ? Ce sera difficile. Le constructeur public chinois ne produit actuellement qu’un avion par an, là où Airbus en sort 75 de ses usines et Boeing 38. Y’a donc pas match. IBA, société de conseil en aviation, estime que Comac pourrait atteindre 11 unités d’ici 2040. Ce ne sera toujours pas suffisant pour détrôner Airbus et Boeing, qui prévoient aussi une hausse de leur production. Le groupe chinois devrait ainsi se contenter, pendant longtemps encore, de la troisième place, aussi disputée par le Brésilien Embraer. Vers un big ABC?

La Rédaction

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