Censure et budget : un tournant à haut risque pour l’économie française

Censure et budget : un tournant à haut risque pour l’économie française

La motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier ne serait pas sans conséquences pour la France. Si adoptée, elle entraînera un bouleversement politique immédiat, mais surtout des répercussions économiques et budgétaires. 

L’objectif initial du gouvernement était de réduire le déficit public de 6,1 % en 2024 à 5 % en 2025, grâce à des économies de 60 milliards d’euros. En cas de censure, une « loi spéciale » reconduirait le budget 2024, gelant les crédits ministériels et désindexant l’impôt sur le revenu de l’inflation. Ce scénario imposerait 380 000 nouveaux ménages à l’impôt sur le revenu pour générer des recettes supplémentaires. Cependant, la revalorisation automatique des retraites créerait un manque de 3 milliards d’euros. Le déficit public pourrait alors s’aggraver, atteignant 6,4 % du PIB. 

Les implications dépassent la simple gestion budgétaire. Des initiatives clés comme la loi de programmation militaire, pourraient être retardées. La commande du futur porte-avions prévu en 2025 serait rapportée, freinant les ambitions de modernisation de la Défense. De même, le plan « Cars express » dans les transports et le financement de nouveaux commissariats pourraient être gelés. Ces retards toucheraient directement les citoyens et le fonctionnement de l’économie. 

Certains secteurs verraient des contraintes fiscales levées. Les grandes entreprises, initialement visées par des hausses d’impôts, ainsi que le fret maritime et le secteur aérien, pourraient bénéficier de cet immobilisme budgétaire. C’est pourquoi, pour la majorité des Français, la censure signifierait l’abandon de mesures importantes, telles que l’élargissement du prêt à taux zéro ou la suppression de la taxe sur le gazole non routier. 

Sur la scène européenne, l’incapacité de la France à respecter ses engagements budgétaires ternirait son image, ouvrant la porte à des sanctions financières pouvant atteindre 1,5 milliard d’euros semestriels. En interne, l’incertitude politique affaiblirait les investissements des entreprises et freinerait la consommation des ménages. Selon l’OFCE, la croissance pourrait tomber à 0,5 % en 2025, tandis que le coût de la dette continuerait d’augmenter, menaçant les marges budgétaires nécessaires à la transition. 

La censure du gouvernement pourrait alors paralyser la France, affectant aussi bien ses finances publiques que sa crédibilité internationale. Ce scénario, loin de se limiter à un remaniement politique, mettrait en péril la stabilité économique, sociale et institutionnelle du pays. 

La Rédaction

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