Semaine de quatre jours : ni une panacée, ni une fausse bonne idée
La semaine de quatre jours, au cœur des débats dans le monde professionnel depuis quelques années, ne serait « ni une panacée, ni une supercherie », d’après un rapport parlementaire dévoilé ce mercredi. Cette organisation du temps de travail améliorerait même les performances des entreprises. L’enquête estime cependant qu’il ne faudrait pas l’imposer par la loi, mais laisser les entreprises décider elles-mêmes.
En France, la semaine de quatre jours gagne du terrain. Selon le ministère du Travail, 147 accords d’entreprise traitant de cette répartition de la durée du travail hebdomadaire ont été déjà signés entre 2017 et le 1er mai 2024. Ce qui prouve que les Français y sont de plus en plus favorables. Selon un sondage réalisé par l’institut Ifop en mars, 70% d’entre eux et 77 % des actifs apprécient la semaine de quatre jours (avec 32 heures payées 35 heures).
Un rapport parlementaire vante la semaine de quatre jours
Cette organisation du temps de travail aurait plusieurs avantages. Elle offrirait un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle et augmenterait la productivité des salariés… Alors que le débat se poursuit sur son impact réel et la nécessité de sa mise en place, un rapport parlementaire rendu public ce mercredi avance que la semaine de quatre jours n’est ni une panacée, ni une supercherie.
Cette organisation contribue à l’amélioration des performances économiques
Selon ce rapport parlementaire, qui a reçu un avis favorable en commission des affaires sociales, la semaine de quatre jours n’est pas « un remède universel aux maux qui affectent le monde du travail, ni une fausse bonne idée sans avenir ». Cependant, souligne l’enquête, elle peut contribuer, dans certains cas et sous certaines conditions, à l’amélioration des situations professionnelles et personnelles des travailleurs et des performances économiques des entreprises.
Mais il faut laisser les entreprises choisir elles-mêmes
Malgré ces avantages, les auteurs du rapport estiment que « l’intervention du législateur ne paraît pas nécessaire » pour mettre en place ce type d’organisation. Ils se disent « résolument hostiles » à toute contrainte législative en vue de généraliser « son déploiement dans les sociétés privées ou les administrations publiques ». Pour eux, il convient de laisser les entreprises choisir elles-mêmes, en fonction de leurs intérêts, mais dans le respect des règles d’ordre public.
La semaine de quatre jours déjà possible en Belgique
Le rapport suggère de procéder au cas par cas en respectant les spécificités des secteurs et en passant par des négociations collectives plutôt que par la loi. En effet, quatre jours pourraient convenir à certaines entreprises ou activités, et pas à d’autres. Notons qu’il n’y a pas qu’en France que la semaine de quatre jours s’installe progressivement. En Belgique, les salariés peuvent déjà le faire depuis novembre 2022.
L’Allemagne, le Royaume Uni et l’Espagne ont lancé des tests
Des tests ont également eu lieu en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni. Dans ces expérimentations, les temps de travail, avec un maintien à 100% de la rémunération et de la productivité. Les résultats ont été satisfaisants, et ces pays envisagent de généraliser le dispositif. Ils pensent à l’instaurer d’autant que cela peut constituer une motivation pour les jeunes, davantage séduits par la semaine de quatre jours que leurs aînés.