Le Royaume-Uni retire complètement ses mains du charbon

By on 04/10/2024

Lundi, le Royaume-Uni a mis définitivement à l’arrêt sa dernière centrale électrique au charbon. Avec cette fermeture, il devient la première grande économie à se débarrasser de ce combustible très polluant. Cette décision représente un signal fort envoyé au monde entier.

Le lundi 30 septembre, le Royaume-Uni a mis définitivement à l’arrêt sa dernière centrale à charbon, Ratcliffe-on-Soar, située dans le Nottinghamshire (dans les East Midlands en Angleterre). Avec la fermeture de ce site en activité depuis 1968, le pays tourne la page à 142 ans d’histoire d’utilisation du charbon, le combustible le plus polluant au monde.

Le Royaume-Uni a assumé son rôle de pionnier

« Le Royaume-Uni a été le premier pays à construire une centrale électrique au charbon. Il est normal qu’il soit la première grande économie à abandonner l’énergie », a commenté Phil MacDonald, directeur général du groupe de réflexion mondial sur l’énergie Ember. Pour lui, « il s’agit d’un véritable leadership mondial, qui montre la voie à suivre pour les autres pays. ». Ed Matthew, directeur du groupe de réflexion sur la crise climatique E3G, déclare pour sa part que « c’est le dernier chapitre d’une transition remarquablement rapide ».

Le charbon fournissait plus de 90 % de l’électricité du pays

L’histoire du Royaume-Uni avec le charbon a debuté avec l’ouverture de la première centrale en 1882, en pleine révolution industrielle. De cette date jusqu’à la fermeture de Ratcliffe, les centrales à charbon du pays ont brûlé 4,6 milliards de tonnes de charbon et émis 10,4 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2), d’après Carbon Brief. Dans les années 1950, le combustible solide fournissait plus de 90 % de l’électricité du pays. Les décennies suivantes, il a progressé encore jusqu’à atteindre un pic de production de 212 térawattheures en 1980.

Une réduction drastique de la consommation de charbon ces trente dernières années

A partir de cette époque, le Royaume-Uni a connu deux grandes vagues de réduction de la consommation de charbon. En effet, une première baisse de 65 % a eu lieu dans les années 1990, puis une seconde de 35 % à la fin des années 2000, grâce à la fermeture de plusieurs mines. Cette décroissance s’explique par l’essor du gaz naturel, qui était devenu plus largement disponible et avait surpassé le charbon sur le plan économique. Par la suite, les politiques européennes et britanniques ont porté le coup de grâce au charbon avec une série de mesures prises dans le cadre de la transition énergétique.

Les associations écologistes saluent le leadership du Royaume-Uni

En 2015, le gouvernement britannique s’est fixé comme objectif d’atteindre zéro émission de gaz à effet de serre d’ici 2050. Pour le charbon, spécifiquement, il a décidé de s’en débarrasser totalement à partir de 2025. Cette date extrêmement ambitieuse l’a poussé à accélérer le retrait et contraint à fermer sa dernière centrale cette année. Les associations environnementales ont salué la décision de Londres. Selon elles, cette sortie du charbon marque « le leadership international du Royaume-Uni en matière de climat et de garantie d’une transition juste ».

Après le charbon, il faut maintenant s’éloigner du gaz

Michael Shanks, ministre de l’énergie britannique, s’est également félicité de cette sortie courageuse du charbon. « En tant que pays, nous avons une dette de gratitude envers les générations futures », a-t-il a déclaré. Cependant, Tony Bosworth, militant de l’association Friends of the Earth, pense que « la priorité est désormais de s’éloigner également du gaz, en développant aussi vite que possible l’énorme potentiel d’énergie renouvelable du Royaume-Uni ». Aussi, les organisations espèrent que les autres grandes économies suivront, notamment la Chine et l’Inde, qui continuent d’augmenter leur production énergétique issue du charbon.

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