L’école autrichienne : une économie libérale et individualiste
L’école autrichienne est un courant de pensée économique hétérodoxe qui s’est développé à la fin du XIXe siècle en Autriche. Elle se caractérise par son approche méthodologique fondée sur l’individualisme méthodologique et son rejet de l’intervention de l’État dans l’économie. Les économistes autrichiens défendent une vision libérale de l’économie, où la liberté individuelle et l’ordre spontané sont les moteurs du progrès et de la prospérité.
Les origines de l’école autrichienne
L’école autrichienne est née des travaux de Carl Menger, dont l’ouvrage Principes d’économie politique, publié en 1871, est considéré comme le fondement de la pensée autrichienne. Menger s’opposait à l’école dominante de l’époque, l’école marginaliste, qui expliquait la valeur des biens par leur coût de production. Menger soutenait au contraire que la valeur est subjective et qu’elle est déterminée par l’utilité que les individus accordent aux biens.
Les principes fondamentaux de l’école autrichienne
L’école autrichienne repose sur plusieurs principes fondamentaux :
- L’individualisme méthodologique : il s’agit de l’idée que les phénomènes économiques doivent être expliqués par les actions et les interactions des individus. Les économistes autrichiens rejettent l’idée que l’économie puisse être analysée comme un système global, distinct des individus qui le composent.
- Le subjectivisme : selon les économistes autrichiens, la valeur est subjective et qu’elle est déterminée par les préférences individuelles. Cela signifie que la valeur d’un bien n’est pas inhérente au bien lui-même, mais qu’elle dépend de l’utilité que les individus lui accordent.
- L’ordre spontané : les adepte du courant soutiennent que l’ordre économique ne résulte pas d’une intervention de l’État, mais qu’il émerge spontanément des interactions des individus sur les marchés libres.
- Le libre-marché : les économistes autrichiens sont des défenseurs farouches du libre-marché. Ils soutiennent que la concurrence libre et non faussée est le meilleur moyen d’assurer l’efficacité économique et la prospérité.
Les contributions majeures de l’école autrichienne
L’école autrichienne a apporté un certain nombre de contributions importantes à la pensée économique. Parmi les plus importantes, on peut citer :
- La théorie de la valeur subjective : Menger a développé la théorie de la valeur subjective, qui explique la valeur des biens par leur utilité pour les individus.
- La théorie du capital et de l’intérêt : les économistes autrichiens ont développé une théorie du capital et de l’intérêt qui met l’accent sur le rôle du temps et de l’incertitude dans les décisions économiques.
- La théorie des cycles économiques : les économistes autrichiens ont été parmi les premiers à proposer des théories explicatives des cycles économiques.
- La critique de l’interventionnisme étatique : le modèle critique l’interventionnisme étatique dans l’économie. Il soutient que l’intervention de l’État est souvent source de distorsions et d’inefficacité économique.
L’école autrichienne aujourd’hui
L’école autrichienne est toujours une école de pensée dynamique et influente aujourd’hui. Ses idées continuent d’inspirer des économistes, des philosophes et des politiques du monde entier. L’école autrichienne est souvent associée au libéralisme et au libertarianisme, mais elle compte également des partisans dans d’autres courants de pensée, tels que le conservatisme et l’anarchisme.
Les limites du modèle
L’école autrichienne a également été critiquée pour un certain nombre de points. Ses détracteurs lui reprochent notamment son approche méthodologique individualiste, qui ne tiendrait pas suffisamment compte des facteurs structurels et institutionnels qui influencent l’économie. Ils critiquent également son opposition farouche à l’intervention de l’État, qu’ils jugent parfois trop dogmatique.
