Crédit immobilier : bientôt la fin des ennuis ?
Le gouvernement envisage via Bercy d’assouplir les conditions d’octroi du crédit immobilier. Mais la Banque de France estime qu’il s’agit d’une erreur.
Alors que le nombre de crédit immobilier est en chute libre depuis une année, de près de -50% entre 2021 et 2022, le marché connaît un début de crise. Plus de la moitié des demandeurs de crédit se font retoquer leur demande. Il faut dire que la Banque de France a considérablement resserré les vis, mettant la pression sur les banques. Hausse du taux d’usure, hausses successives des taux de crédit, hausse de l’apport personnel… L’objectif initial est désormais atteint : mettre en pause le marché du crédit immobilier pour contenir le niveau d’endettement des ménages en période d’inflation.
Mais une bataille idéologique est engagée entre le Ministère de l’Economie et la Banque de France sur le dossier du prêt immobilier. Bercy a récemment fait savoir qu’il réfléchissait sérieusement à assouplir les conditions d’octroi de crédit immobilier.
Il faut dire que pour une large majorité de Français, leur demande de prêt immobilier est purement et simplement rejetée par les banques.
Les nouveaux critères définis par la Banque de France via notamment la hausse successive du taux d’usure, celle des taux de crédits et la nécessité d’un apport toujours plus important ont mécaniquement exclus nombre d’acquéreurs potentiels du marché. Résultat : en une année, le nombre de crédits accordés a chuter de plus de 49%. A tel point que le marché immobilier se retrouve face à ce qui ressemble de plus en plus à une crise.
Vers un nouveau souffle pour le marché du crédit immobilier ?
Après deux années particulièrement fastes, le marché de l’immobilier semble marquer le pas. Pour rappel, en 2021, au sortir de la crise sanitaire, l’immobilier a connu un véritable boom : le marché de la vente dans les moyennes villes de France a été on ne peut plus juteux. Mais le soufflet est retombé. Sauf que Bercy ne l’entend plus de cette oreille, et compte bien stimuler à nouveau un secteur qui compte parmi les plus dynamiques. Le Ministère de l’Economie semble en avoir marre des coups de vis de la Banque de France et compte bien faire plier l’institution.
Mais dans une publication postée sur son site, la Banque de France estime que le moment n’est pas venu, loin de là même : « modifier aujourd’hui ces normes de protection […] risquerait de pousser nombre de ménages vers des situations de surendettement à durée longue et taux plus hauts ». Et d’ajouter « ce serait le plus mauvais moment pour le faire ».