Covid-19 : Ces gestes barrières parfois négligés
La recrudescence du Covid-19, malgré une proportion toujours plus importante de personnes vaccinées, appelle à un renforcement des « mesures barrières, qui sont relâchées depuis plusieurs mois », selon l’épidémiologiste Yves Buisson. Notamment concernant certains vecteurs de contamination souvent négligés : les billets de banque, les smartphones et les masques.
Éviter les billets de banque
Les poignées de porte, les rampes, les pièces de monnaie ou les billets de banque sont des objets manipulés par des dizaines voire des centaines de personnes chaque jour. Ces derniers passent de main en main et sont, par voie de conséquence, potentiellement porteurs de bactéries, de germes ou de virus. Le plafond de paiement sans contact a ainsi été relevé par le gouvernement à 30 euros dès mars 2020, puis à 50 euros en mai de la même année, malgré la réticence des banques françaises, afin de limiter de potentiels contacts à risque. Résultat : dès juin 2020, plus de 60 % des paiements étaient désormais réalisés sans contact.
Même si le ministère de la Santé se veut rassurant sur la possibilité d’être infecté par le Covid-19 en en manipulant, il est en théorie possible que des espèces aient été contaminées par le virus selon l’European society of clinical microbiology and infectious diseases (ECCMID).
En cas de recours obligatoire à « l’argent liquide », mieux vaut privilégier les pièces de monnaie : selon une étude de l’ECCMID d’avril 2020, la quantité de bactéries sur les pièces diminuerait de 98,7 % à 99 % après 24 h, ce qui n’est pas le cas pour les billets. Ces qualités antiseptiques s’expliqueraient, selon les chercheurs, par la présence de cuivre, dont l’action antimicrobienne est connue, alors que les billets, composés de coton, seraient des milieux favorables à la survie du virus.
37 % des français savent que leur téléphone est un nid à bactéries selon une étude SFAM
Selon un sondage réalisé pour le compte de l’assureur affinitaire SFAM, « 37 % des Français sont conscients que leur téléphone est un nid à bactéries… mais ne le nettoient pas pour autant ». Plus inquiétant : « 13 % des Français ne se sont jamais posé la question » de la propreté de leur smartphone. Un réel problème, puisqu’il est théoriquement possible de s’autocontaminer avec son portable.
Didier Pittet, médecin infectiologue et épidémiologiste suisse, mais également grand promoteur du gel hydroalcoolique, le rappelait en mars 2020 : « un virus peut survivre sur un téléphone comme dans l’environnement en général ». Selon lui, le Covid-19 est comparable, sur ce point, « aux autres coronavirus que l’on connaît depuis longtemps ». Il affectionnerait ainsi les écrans des smartphones, « d’autant plus s’il est déposé sur le téléphone par des fluides », à la suite d’une quinte de toux par exemple.
Le téléphone peut ainsi devenir un passe-partout pour le virus. Par exemple, si lorsqu’une personne rentre chez elle, elle se lave immédiatement les mains, mais retouche un appareil non lavé, cela revient presque à ne pas se laver les mains. L’hygiène des smartphones s’inscrit donc pleinement dans les gestes barrières à adopter au quotidien pour limiter la transmission du Covid-19.
Changer régulièrement de masque
Le masque est devenu indispensable dans la vie quotidienne de la plupart des citoyens autour du monde. Il est utile pour se protéger et protéger les autres comme le rappelait l’Institut national de la santé et de la recherche médicale en août 2020. À ce titre, il est indispensable de le changer régulièrement. L’infectiologue Anne-Claude Crémieux expliquait ainsi en mars 2020 qu’après « Après 3 à 4 heures d’utilisation en continu, le masque chirurgical, humidifié par la respiration de celui qui le porte, n’a plus les capacités de filtration nécessaires ».
S’agissant d’un masque en tissu non lavé, selon des chercheurs américains, ce dernier pourrait même provoquer une émission de particules supérieure à celle que produit une personne non masquée. De l’avis de l’Académie nationale de médecine, un lavage à 30 °C avec un détergent classique suffit pourtant « pour détruire le virus ».
Même les masques chirurgicaux peuvent être lavés comme l’explique l’UFC-Que-Choisir qui a effectué une série de tests : « les masques chirurgicaux, normalement destinés à être jetés après 4 h d’utilisation, conservent de très bonnes capacités de filtration après 10 lavages en machine à 60 °C ».