Crise au Mali : un défi économique plus que politique

Crise au Mali : un défi économique plus que politique

Alors que le Mali est embourbé dans une crise multidimensionnelle depuis près de dix ans, tous les efforts fournis à ce jour pour l’en sortir se concentrent uniquement sur le volet militaire et politique. Conséquence : la situation reste critique, faisant craindre un risque d’afghanisation du pays. Pour Aliou Boubacar Diallo, l’un des candidats à la prochaine présidentielle, la solution viendra d’un développement économique harmonieux, sans précédent, des régions.

Les armes ont montré leurs limites

Depuis 2012 et l’invasion terroriste dans le nord, le Mali vit une crise sans précédent : insécurité, pauvreté, conflits communautaires, coup d’Etat, etc. Un véritable bourbier dans lequel il a du mal à s’extirper malgré les aides financières et militaires internationales. Il y a eu également des tentatives politiques de résolution de la crise. On pense notamment à l’Accord d’Alger signé en juin 2015. Mais rien n’a abouti. Le Mali continue de vivre un véritable calvaire, comme frappé par les dix plaies d’Egypte. Ce qui conforte dans leur position, certains hommes politiques qui pensent que seul le développement économique du pays permettra de résoudre tous ces problèmes. Parmi eux, Aliou Boubacar Diallo, président du parti ADP-Maliba.

Ce milliardaire malien estime que les armes ne viendront jamais à bout du terrorisme au Mali. La preuve, l’opération Barkhane conduite par l’armée française s’est enlisée depuis des années. Même impuissance au niveau des forces africaines avec en tête les soldats tchadiens, ces spécialistes du Sahel. On pourra toujours pointer du doigt le jeu trouble de Paris et les complicités de certaines Etats de la région, mais la réalité est implacable. Le terrorisme n’a jamais disparu avec la violence. L’exemple de l’Afghanistan est édifiant à ce sujet. Il faut donc opter pour une résolution politique de la crise malienne.

La pauvreté, terreau du terrorisme

En la matière, les initiatives ne se comptent plus. L’on pense au plus emblématique, l’Accord d’Alger, signé en juin 2015 entre la République du Mali et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Ce type d’approche est nécessaire, mais il a ses limites dans le temps comme on peut le constater. « La pauvreté, la précarité et le manque de perspectives pour la jeunesse est le terreau le plus fertile à l’idéologie terroriste », a analysé Aliou Boubacar Diallo. Le président d’ADP-Maliba pense qu’il faut s’attaquer aussi au volet économique, en parallèle du politique. Il faudra le faire d’autant plus que le Mali est l’un des pays les plus pauvres au monde. Il vit en grande partie des aides internationales (FMI, Banque mondial, BAD, etc.) et des transferts de la diaspora.

Un plan Marshall pour le Mali à 15.000 milliards de Francs CFA

Aliou Diallo a concocté un plan Marshall pour relever l’économie malienne et en finir avec la pauvreté. Potentiellement doté de 15.000 milliards de Francs CFA, cet ambitieux programme promet un développement harmonieux des régions du Mali, grâce à l’exploitation des richesses locales (or, pétrole, coton, fruits, bétail, etc.). Il espère ainsi faire profiter chaque région de ses ressources, à travers la réalisation d’infrastructures et services élémentaires. Il s’agit notamment de routes, ponts, hôpitaux, universités, écoles, centrales électriques, usines, l’eau potable, etc. Cette politique de développement économique décentralisée permettra la création de dizaines de milliers de TPE et PME dans tous les secteurs d’activités. Au total, Aliou Diallo prévoit la création de 1 200 000 emplois essentiellement pour les jeunes et les femmes. Ce qui leur évitera de se jeter dans les bras du terrorisme ou sur les routes périlleuses de l’immigration clandestine en Europe.

L’homme de la situation au Mali ?

Aliou Diallo est en outre convaincu que le problème du Mali, avec ses ressources, vient du choix de sa politique économique, donc du choix de ses dirigeants. « Il faut juste des gens capables de les mettre en valeur afin qu’elles profitent à tous », a expliqué l’ancien député de Kayes, donné favori à la présidentielle de février 2022 par de récents sondages du cabinet Statix. Aliou Diallo se propose comme l’homme de la situation car ayant déjà fait montre de ses qualités de dirigeant dans le monde des affaires. Il prend en exemple la gestion de sa compagnie Hydroma, la pionnière mondiale de la recherche, de la découverte et de l’exploitation de l’hydrogène naturelle. Ce gaz totalement vertueux considéré comme le candidat idéal de la transition énergétique.

Un grand philanthrope africain

Aliou Diallo peut aussi se targuer d’être l’un des plus grands philanthropes en Afrique. Au Mali, il a mis en place la fondation Maliba, qui œuvre depuis 30 ans pour l’amélioration des conditions de vie des populations. Elle a, à son actif, la réalisation de forages d’eau, pavages de rues, constructions de ponts, financement de projets générateurs de revenus pour les jeunes et les femmes, etc. Sa compagnie Hydroma distribue également, gratuitement, de l’électricité verte (produit à part de l’hydrogène naturel) aux habitants de Bourakébougou, village près duquel elle a installé une première unité pilote. Grâce à cette générosité, les gens peuvent vaquer à leurs occupations à tout moment de la journée. Et les élèves peuvent étudier dans de meilleures conditions. Il y aurait eu d’ailleurs une amélioration des résultats scolaires depuis le lancement du projet Hydroma en 2012.

La Rédaction

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