Est-ce que les taux de crédit immobilier vont remonter ?
Plusieurs analystes se sont penchés sur la possibilité d’une remontée des taux de crédit immobilier en France pour l’année en cours.
La sempiternelle question de la remontée des taux de crédit immobilier revient une nouvelle fois sur la table car le fait est que la Banque de France a demandé aux établissements bancaires et aux organismes prêteurs de resserrer les vis. La Banque centrale s’inquiète en effet d’un taux d’endettement quasi record de nombre de ménages, à commencer par les primo-accédants, empruntant entre 80% et 120% dans certains cas.
Entre des taux au plus bas et des prix au plus haut, la crainte de la création d’une bulle immobilière est réelle, avec le risque d’éclatement que cela suppose et ses répercussions néfastes sur l’économie. Les dernières grandes crises économiques et financières ont toutes été provoquées par l’éclatement d’une bulle immobilière. Aussi, une remontée des taux semblent inévitable. Mais sera-ce vraiment le cas ?
Les banques ont légèrement relevé le niveau général, d’un petit 0,10% afin de prouver leur bonne volonté à la Banque de France. Mais on est resterait là est les taux demeureront bas, chose que confirme l’économiste Philipe Crevel : « La Banque Centrale européenne s’est engagée à maintenir des taux bas, au minimum pour deux ans. Les événements en cours sont plutôt incitatifs pour les maintenir encore plus longtemps. La crise sanitaire liée au Coronavirus devrait avoir un impact encore plus important car il y a une menace de ralentissement économique, d’échanges entre les pays et dans ces conditions, c’est plutôt facteur de baisse des taux d’intérêt. Durant les périodes anxiogènes, les investisseurs choisissent les valeurs sûres. Les obligations d’Etat des pays les mieux notés comme l’Allemagne, la Suisse, la France sont privilégiés. Tout cela favorise des taux bas. Il n’y a pas de crise systémique à l’horizon. D’ailleurs, l’Etat français s’est remis à emprunter à taux négatif fin janvier. Nous sommes plutôt dans un contexte d’effritement des taux. »
Mais si les taux de crédit ne devraient pas repartir brutalement à la hausse avec une moyenne de 1,13% toutes durées confondues, les conditions d’octroi sont déjà en train de se durcir. Nombre de courtiers observent une hausse du nombre de refus à certains de leurs clients. Dans le même temps, il y a fort à parier que les emprunts sur 30 ans soient de moins en moins la règle, la BCE plaidant pour un maximum de 25 ans. Ce qui exclut de facto nombre de primo-accédants.