Nouveau round dans le combat entre Paris et Airbnb
Paris s’attaque une fois de plus à Airbnb. La ville vient d’assigner en justice la plateforme de locations. La raison? non respect de la loi Elan.
Alors que la crise du logement prend une ampleur sans cesse plus importante à Paris, la ville n’entend pas baisser les bras. Et pour apaiser les tensions du marché de l’immobilier, Paris s’attaque à Airbnb. Et ce en se référant à la loi Elan. Car la loi introduit une nouvelle règle avec l’obligation pour chaque propriétaire d’être en possession d’un numéro d’enregistrement. La loi Elan prévoit une sanction financière importante en cas de non respect de cette exigence. A savoir soit une amende de 12 500 euros pour toute offre non conforme. Les agents assermentés de Paris ont fait le compte après avoir passé au crible des milliers d’annonces. Résultat : 1 000 d’entre elles n’ont pas ce fameux numéro d’enregistrement.
Si la justice donne raison à la ville de Paris, Airbnb serait alors contraint de régler une note totale de 12,5 millions d’euros.
Airbnb et Paris, « je t’aime moi non plus »
Paris est le tout premier marché mondial d’Airbnb qui propose plus de 65 000 offres de locations dans toute la ville. Soit autant de biens qui sont retirés du marché traditionnel de la location. D’autant que sur ces 65 000 annonces, seulement 40% des biens seraient dans les clous, dûment enregistrés. Airbnb assure réaliser un travail en collaboration avec les propriétaires afin qu’ils louent leur logement selon les règles en vigueur.
Mai la plateforme n’entend pas céder si facilement la manche. Les responsables de la firme restent campés sur leurs positions en arguant que la réglementation existante à Paris est « contraire à la réglementation européenne ».
Anne Hidalgo la maire de la ville, n’a pas dit son dernier mot. L’élue a déclaré à l’AFP qu’elle ne « souhaite pas que Paris se retrouve dans la situation de Venise ou Barcelone, où la population s’élève contre les visiteurs ». La maire dénonce les pratiques commerciales agressives de la plateforme : « ce n’est pas de l’économie de partage mais de la prédation, pas de l’artisanat mais de l’industrie lourde ». Il faut dire que les 65 000 annonces de location de logements à Paris sont de nature à engendrer une crise du logement comme cela peut être le cas dans d’autres grandes villes mondiales.