Suppression de la taxe d’habitation: vers un maintien pour les 20% de Français les plus aisés?
En réponse à la grogne des Gilets Jaunes, le gouvernement envisagerait de maintenir la taxe d’habitation pour les 20% de Français les plus aisés.
La suppression de la taxe d’habitation est une promesse électorale d’Emmanuel Macron qui doit être effective pour 80% des Français à compter de 2020. Son montant a d’ores et déjà diminué d’un tiers en 2018 et devrait donc connaître un nouveau coup de rabot en 2019 avant d’être égale à zéro l’année suivante. Mais le mouvement des Gilets Jaunes pourrait rebattre les cartes. Car la justice fiscale compte parmi les grandes revendications, en témoigne notamment la demande de rétablissement de l’ISF.
C’est dans cette optique que Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a récemment fait savoir que le gouvernement pourrait renoncer à supprimer la taxe d’habitation pour les 20% des Français les plus aisés. Une proposition relayée par le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, ayant déclaré lors d’une interview que cette possibilité « est sur la table ».
La taxe d’habitation s’invite dans le débat national
Bruno Le Maire s’est montré plus explicite sur le sujet, avançant que le grand débat national qui allait se tenir au cours des trois prochains mois serait l’occasion d’en débattre : « On peut très bien demander aux Français : est-ce que vous estimez que pour les 20% les plus riches, il est légitime de supprimer ou non la taxe d’habitation? »
Le ministre poursuit en expliquant : « Nous avons engagé cette suppression de la taxe d’habitation les plus modestes, pour les ménages qui ont le plus de mal à boucler les fins de mois. C’est un soutien important à leur vie quotidienne. (…) Si nous répondons non à chacune des demandes des Français, si nous ne sommes pas capables d’écouter la demande de justice qui s’exprime partout en France, nous ne réussirons pas le débat ».
Reste qu’en cas d’avis favorable dans le cadre du débat national, le maintien de la taxe d’habitation pour les plus aisés devra néanmoins passer l’étape du Conseil constitutionnel.