Théâtre Hébertot : une institution qui dure… parce qu’elle ose
Le théâtre Hébertot c’est tout d’abord une histoire. Celle d’un théâtre fondé en 1830 aux Batignolles. D’une des plus belles salles de Paris, conservée comme par miracle dans son jus depuis près de deux siècles. C’est une philosophie enfin, qui remonte à l’après-guerre ; celle d’un théâtre audacieux, innovant, mais résolument tourné vers le grand-public.
La programmation de la rentrée 2018 du théâtre Hébertot ressemble à son histoire. Celle d’un théâtre qui n’hésite pas à faire sortir le public de sa zone de confort pour monter des pièces ambitieuses. Avec l’adaptation du best-seller de Stephen King, « Misery », jouée pour la première fois en France (à partir du 19 septembre), puis du classique américain « 12 Hommes en colère » (à partir du 10 octobre), le théâtre Hébertot offre aux spectateurs le meilleur du thriller psychologique américain.
Du théâtre de grande qualité et à forte intensité, comme en attestent les différentes pièces montées ces dernières années. Des drames intimistes comme « A tort ou à raison » avec Michel Bouquet et Francis Lombrail, « Des gens bien » avec Miou-Miou, « Les cartes du pouvoir » de Beau Willimon, le Théâtre Hébertot se veut éclectique.
Une programmation riche et variée qui trouve ses origines dans l’histoire même du théâtre. D’abord fondé comme une « salle des fêtes » en 1830 pour contourner un édit royal n’octroyant le privilège d’ouvrir des salles de théâtre qu’aux seuls frères Sévestre, le Théâtre Hébertot a toujours cultivé cet esprit buissonnier.
L’histoire du Théâtre Hébertot débute réellement en 1940, quand le théâtre est repris par Jacques Hébertot. L’identité du « Nouvel Hébertot » s’affirme très vite avec des créations de Jean Cocteau (La machine à écrire avec Jean Marais) ou Jean Giraudoux (Sodome et Gomorrhe où un certain Gérard Philippe fait ses premiers pas sur scène), puis les premières adaptations théâtrales de grands auteurs de l’après-guerre (Camus, Montherlant, Mauriac et Bernanos).
L’ADN du Théâtre Hébertot est fixé. L’art subtil de réconcilier grand public et grands auteurs. La conviction que la qualité et l’originalité peuvent remplir les salles. Une vision curieuse du théâtre et un amour inlassable de la découverte.