Alstom lance le Coralia iLint, le premier train à hydrogène au monde

Alstom lance le Coralia iLint, le premier train à hydrogène au monde

Au cours de l’été prochain, le tout premier train à hydrogène au monde transportera ses premiers passagers sur le réseau ferré allemand. Avec cette avancée, le transport ferroviaire a trouvé une solution idéale pour endiguer les émissions de GES de ces anciennes locomotives fonctionnant au diesel.

Le Coralia iLint est le nom du tout nouveau train conçu et produit par le puissant groupe Alstom. Un train dont la particularité est de fonctionner entièrement grâce à l’hydrogène. Le principe est aussi simple que connu puisque la technologie est identique à celle déjà utilisée au sein des voitures : « L’hydrogène contenu dans des réservoirs, se combine à l’oxygène de l’air dans la pile à combustible. La réaction produit d’une part, l’électricité qui alimente le train et d’autre part, de l’eau rejetée dans l’atmosphère » selon Stefan Schrank, en charge du projet chez Alstom. La technique est en réalité un peu plus développée puisque l’électricité produite par la pile est soit directement utilisée soit stockée pour une utilisation ultérieure, en cas de freinage d’urgence par exemple ou à l’inverse pour délivrer un regain d’accélération. Aussi, lors des phases de freinage du train, l’énergie générée est transformée en électricité, prête à être utilisée au besoin.

Il reste quelques mois voire quelques semaines à peine pour procéder aux derniers réglages sur ce train pas comme les autres, qui affiche d’excellentes qualités environnementales en comparaison au diesel : 0% de CO2 et uniquement de la vapeur d’eau rejeté. Un train zéro émission qui répond idéalement à la problématique des acteurs du transport de soigner leur bilan énergétique. Si en France plus de la moitié du réseau ferré est alimenté par électricité, c’est loin d’être le cas en Allemagne où à l’inverse la quasi totalité des lignes régionales nécessitent des locomotives encore alimentées au diesel. Avec le Coralia iLint, la donne devrait donc changer rapidement. De quoi donner également des idées aux acteurs français qui feront à tous les coups migrer leur flotte de locomotives roulant au diesel par de nouvelles fonctionnant à la pile à combustible.

Hydrogène vs hydrogène renouvelable

Mais comme toute solution technique qui s’appuie sur l’hydrogène, des avancées restent à faire. Et non des moindres. Car si à l’usage l’hydrogène émet bel et bien 0% de CO2, sa production quant à elle en rejette beaucoup. Car à l’heure actuelle, 94% de l’hydrogène est produit à partir d’énergie fossile, gaz, charbon et pétrole, par vaporeformage du gaz essentiellement. L’hydrogène d’origine renouvelable s’impose donc comme la solution idéale pour que le bilan énergétique soit irréprochable. Mais en l’état, trop peu de structures sont installées à cet égard dans le monde et en Europe, et le coût de l’opération demeure encore trop élevé.

Reste que ce premier train à l’hydrogène va ouvrir une brèche dans le transport ferroviaire. Plus d’une soixantaine de modèles identiques viennent d’être commandés dans différentes régions allemandes, pour une mise en circulation attendue entre 2021 et 2022. En France, la technologie intéresse déjà : le député de Gironde Benoît Simian aimerait en voir circuler sur le réseau ferré du Médoc.

La Rédaction

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