Ouverture du rail à la concurrence : le gouvernement recule déjà
Alors que la grève des cheminots de la SNCF n’en serait qu’à ses débuts et pourrait durer jusqu’à fin mai, le gouvernement tente de calmer le jeu en temporisant sur l’ouverture à la concurrence en région Île-de-France.
Après plusieurs jours de fortes mobilisations de la part des syndicats des cheminots de la SNCF, l’exécutif tente de calmer les tensions pour éviter que la grogne dure. L’ouverture à la concurrence de la SNCF, avec ce que cela suppose en termes d’éventuelle privatisation et de modification du statut des cheminots, étant le point de crispation. Prévue initialement pour fin 2019, l’ouverture du rail français à la concurrence vient d’être quelque peu repoussée. Non pas sur l’ensemble du territoire mais pour les trains de banlieue en IDF ainsi que ceux circulant dans la région. Le processus devrait alors s’étaler entre 2023 et 2039. L’Etat fait machine arrière en donnant un délai supplémentaire de près de 20 ans.
Pourtant, l’ouverture à la concurrence est bel et bien censée commencer dès fin 2019, afin de respecter le 4ième paquet ferroviaire européen adopté par les Etats membres en 2016. Un ensemble de dispositions législatives qui prévoient la relance de l’activité de transport des voyageurs et des marchandises par les rails, s’accompagnant d’une ouverture des marchés nationaux aux acteurs européens. TransDev (filiale de Vinci), Deutsche bahn et Trenitalia comptent ainsi parmi les concurrents directs de la SNCF qui attendent le feu vert pour se lancer sur le marché français. Le Français Vinci a même déjà obtenu son accréditation de conformité l’autorisant à proposer ses services face à la SNCF.
Elisabeth Borne, la ministre des transports, doit annoncer dans les jours qui viennent quels seront les contours de la réforme du rail en France. Même si le gouvernement a lâché du lest quant à la date d’ouverture de la concurrence du rail en région parisienne, il sera difficile pour le gouvernement de ne pas se plier aux exigences de Bruxelles.