Culture: la bonne santé du cinéma français se confirme

Culture: la bonne santé du cinéma français se confirme

Alors que le cinéma français entame une introspection après les révélations qui emportent une partie d’Hollywood vers la retraite et les tribunaux, il peut se réjouir d’une production en hausse avec de nombreux emplois à la clé. Les professionnels enregistrent une croissance de leur activité qui vient confirmer une dynamique positive déjà perceptible en 2015. Le savoir-faire français tire son épingle du jeu dans une compétition internationale des plus ardues et nul ne perd de vue l’importance des dispositifs fiscaux qui ont permis de renforcer une belle dynamique.

 

Comment évaluer la bonne santé du cinéma ? Le nombre de spectateurs qui décrochent du téléchargement et du streaming pour se rendre dans les salles obscures est un indicateur assez intuitif. A ce jeu-là, l’Hexagone se place sur la première marche européenne avec 213 millions d’entrées en 2016 contre seulement 168,3 en Grande-Bretagne et 121,1 millions en Allemagne. Le film français Les Tuches 2 : le rêve américain s’est même classé à la seconde place des films les plus vues l’année dernière en France avec près de 4,5 millions de spectateurs.

 

Cet amour du public français pour le cinéma s’explique en partie par la rapide numérisation du parc qui permet d’attirer un jeune public en quête de sensations encore impossibles à vivre chez soi. Les moins de 25 ans représentent un tiers des entrées et constituent une nouvelle génération de cinéphiles dont profiteront les salles pendant de longues années encore. Mais la santé de l’industrie cinématographique ne se mesure pas uniquement au nombre d’entrées surtout pour un pays comme la France qui met un point d’honneur à exister dans la masse d’œuvres hollywoodiennes à la qualité très inégale.

 

Croissance des entreprises et des emplois

La production cinématographique (et audiovisuelle) donne le véritable rythme pour toute l’industrie. En France, la température est prise chaque année grâce aux travaux de l’Observatoire de la production audiovisuelle et cinématographique en Île-de-France dirigé par le groupe Audiens. Spécialisé dans la protection sociale pour les métiers artistiques, Audiens publie une étude annuelle, depuis 12 ans déjà, avec le concours de la Commission du Film d’Ile-de-France. La région est depuis longtemps mobilisée pour promouvoir le cinéma et a investi une somme record (16 millions d’euros) en 2016 pour soutenir l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel.

Les pouvoirs publics sont plus que jamais présents et le pari semble être gagnant dans la mesure où le nombre d’entreprises dans le secteur a augmenté de 11 % entre 2014 et 2016. Elles sont désormais près de 2 300 à concourir à une influence culturelle positive  à l’étranger. Elle sont aussi et surtout le réceptacle de milliers d’emplois. Environ 35 000 personnes sont en contrat à temps plein dans l’industrie cinématographique et audiovisuelle. Un chiffre en progression puisque le nombre d’emplois en CDI a augmenté de 9 % en Ile-de-France et de 10 % dans le reste du pays. Le nombre de CDD a progressé de 21 % en Ile-de-France et de 12 % dans les autres régions. Ainsi, l’Ile-de-France reste le premier bassin d’emploi avec environ 30 000 salariés à temps plein.

Une fiscalité plus attractive

Les bons chiffres de l’emploi sont d’autant plus encourageants qu’ils permettent au savoir-faire français de se perpétuer. La qualité des techniciens français est reconnue à l’étranger et des films à gros budget hollywoodiens n’hésitent pas à faire escale plusieurs semaines pour profiter des atouts offerts par l’Ile-de-France (et les autres régions dans une moindre mesure). Des paysages et décors uniques, des professionnels qualifiés et une fiscalité désormais plus attractive. Le cinéma reste une industrie comme les autres dans laquelle l’argent est une donnée essentielle. Les pouvoirs publics l’ont compris et ont eu l’idée de relever de 20 % à 30 % le taux de crédit d’impôt international.

Ce dispositif a été mis en place en 2009 et le relèvement à 30 % est entré en vigueur début 2016 avec pour effet immédiat un accroissement des grosses productions désireuses de tourner des scènes en France. Certains tournages ont été retardés afin de profiter de ce nouveau coup de pouce et les spectateurs pourront, par exemple, bientôt voir Tom Cruise en pleine action dans le quartier parisien de Bercy à l’occasion du film Mission impossible 6. La venue de blockbusters américains est une bonne nouvelle, mais Audiens et les élus franciliens soulignent également l’impact positif de séries télévisées comme Versailles et Le bureau des Légendes dans la bonne santé de la production audiovisuelle. Pour ce type de production, les équipes de tournage travaillent pendant de long mois avec la garantie de tourner une nouvelle saison si le public suit.

Tous les feux sont au vert et les chiffres de 2017 devraient confirmer la bonne santé du cinéma et de l’audiovisuel français.

La Rédaction

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