Auto-écoles, grande distribution… les pièges se multiplient
Attention, arnaques. Pour le consommateur lambda, il est de plus en plus difficile de faire la part du vrai quand il acquiert un bien ou un service. En effet, il n’y a pas que dans le domaine de l’information que les fake news se multiplient. Tous les secteurs sont concernés par la multiplication des arnaques à la consommation : alimentaire, nouvelles technologies, tourisme et même celui des auto-écoles. Tour d’horizon non exhaustif de ces produits et prestations que l’on aurait mieux fait de refuser.
Arnaques à tous les étages
Si se nourrir est nécessaire, est-on toujours certain de savoir ce que l’on mange ? Loin de là, hélas. Les fraudes alimentaires sont en pleine explosion. Tout le monde se souvient, par exemple, de cet industriel du bœuf qui vendait à ses clients de la viande de cheval. Un scandale qui a fait la une de tous les journaux… Mais les arnaques en matière de nourriture sont, le plus souvent, plus pernicieuses.
Ainsi de celles qui consistent à apposer une mention géographique sur un produit. Hors appellation protégée, aucune règle n’assure que votre huile d’olives provençale n’ai pas été produite dans une contrée bien éloignée de celle de Marcel Pagnol. Pire, selon la journaliste Magalki Boissin, « 90% des herbes de Provence proviennent de Pologne ou d’Albanie ». La contrefaçon et la copie font rage : selon la même journaliste, « les Chinois sont devenus les spécialistes des calissons d’Aix-en-Provence », ou, dans un autre domaine, de la reproduction de faux couteaux Laguiole.
Le domaine des technologies n’est pas épargné par les arnaques en tout genre, des « inventeurs » aux méthodes douteuses profitant de la crédulité de leurs clients. Récemment, une publicité largement diffusée sur Facebook promettait ainsi, sous réserve d’acquérir un boitier connecté, de pouvoir regarder la télévision de manière gratuite et illimitée. Ce « TV Box », qu’une grande partie d’acheteurs n’ont d’ailleurs jamais reçu, est illégal. Quant à ceux qui ont voulu se plaindre de la médiocrité du service pour lequel ils avaient payé, ils se sont retrouvés face à une société écran basée à Londres, alors que le service client leur répondait depuis le Canada et que le dirigeant de l’entreprise bidon se cachait aux Philippines…
En parlant de destinations lointaines, le secteur du tourisme est lui aussi la cible des arnaqueurs. Une soixantaine de touristes français l’ont appris à leur dépens, eux qui avaient tous réservé, cette année, leur séjour de rêve auprès de la même agence lyonnaise. La plupart d’entre eux ont découvert à l’aéroport que leur billet n’était pas valide. Certains malchanceux ont même été bloqués à l’étranger et contraints de payer une seconde fois leur billet pour rentrer en France. Du côté de l’agence de voyage, silence radio : on avait entre temps mis la clé sous la porte et résilié la ligne téléphonique.
Attention à bien choisir son auto-école
Des enseignes qui ferment définitivement, brutalement – et parfois très discrètement – leurs rideaux, voilà qui est monnaie courante dans le secteur de l’apprentissage de la conduite. A l’image de l’auto-école Eco-Permis, dans la Somme, qui a été mise en liquidation judiciaire l’été dernier. Bilan : onze salariés sur le carreau, mais surtout plus d’une centaine d’élèves lésés, qui avaient chacun déboursé environ 1 000 euros afin de préparer l’épreuve du permis de conduire. Autant d’argent envolé, même si des dépôts de plaintes ne sont pas exclus.
Même région, même scénario, en janvier dernier : trois auto-écoles ECJ basées à Marpent, Maubeuge et Cousolre ont été liquidées, ne laissant à leurs plus de 1 200 élèves que leurs yeux pour pleurer.
Les start-up qui parient sur « l’ubérisation » du secteur de la conduite en proposant des formules en ligne à prix cassés ne sont pas davantage à l’abri que leurs concurrentes traditionnelles. Ainsi de PermiGo, une jeune pousse lyonnaise qui a dû déposer le bilan le 5 avril de cette année. Placée en redressement judiciaire, PermiGo a lésé pas moins de 10 000 élèves, tout en supprimant les comptes Twitter de l’entreprise et de son fondateur.
Et pour cause : au contraire de son concurrent direct Auto-école.net, la start-up n’avait pas souscrit d’assurance afin de protéger l’argent de ses élèves en cas de difficultés financières. Une information pourtant mentionnée noir sur blanc dans les conditions générales de vente de la société, CGU qu’hélas peu de clients prennent le soin d’éplucher avant de s’engager.
On retrouve la même légèreté chez une autre de ces auto-écoles « disruptives », Ornikar, qui elle non plus « n’a pas souscrit de garantie financière permettant le remboursement à l’élève des sommes trop perçues en cas de défaillance », comme le mentionnent ses CGU. Un risque non négligeable, alors que le Tribunal de commerce de Lyon a mis en garde la société, le 19 janvier dernier, contre ses résultats financiers.
Que ce soit en matière d’alimentation, de voyages ou d’apprentissage de la conduite, la prudence s’impose donc. Il convient d’adopter les bons réflexes, à commencer par la lecture systématique des fameuses « petites lignes de fin de contrat » : une tâche certes fastidieuse, mais qui peut éviter bien des tracas.
Bonjour,
Il conviendrait en premier lieu de vous intéresser au système de la garantie financière auto-école qui n’est absolument pas efficace avant de s’étendre dessus…
Cordialement.