Le Bio ne bénéficiera plus de l’aide au maintien dès 2018
Alors que le marché du Bio connaît une croissance historique en France, le gouvernement compte stopper les aides au maintien jusque là versées. L’effort financier serait reporté sur les agriculteurs souhaitant passer au Bio. Le Ministre de l’agriculture appelle de ses vœux à la création d’un fonds privé pour développer le filon.
Pour Stéphane Travert, ministre de l’agriculture, les choses sont claires : «C’est au marché de soutenir le maintien de l’agriculture biologique car la demande est là et il faut que nous soyons collectivement en capacité d’y répondre». Il faut dire que le secteur a connu une croissance fulgurante dans le pays avec +20% de développement entre 2015 et 2016, pour un volume d’affaires égale à 7 milliards d’euros. Fort de cette bonne santé économique – surtout pour les distributeurs qui empochent les plus grosses marges -, le gouvernement souhaite réduire la voilure des aides. Aussi, à compter de 2018, les agriculteurs Bio ne recevront plus d’aides au maintien de l’activité. Mais si l’aide au maintien sera supprimée, l’effort financier public portera cela étant sur les aides à la conversion. Soit une aide apportée aux agriculteurs qui souhaitent migrer d’une agriculture conventionnelle à une agriculture biologique.
Le ministre croit donc que la puissance économique du marché en France devrait suffire à maintenir les agriculteurs bio à flots, sans qu’aucune aide ne leur soit plus versée.
Faire payer le privé pour financer le Bio
Le ministre laissera cependant les régions libres de continuer à verser ces aides au maintien mais « sans mobiliser les crédits du ministère ». En parallèle, Stéphane Travert à réaffirmer la volonté du gouvernement d’augmenter les surfaces cultivables pour l’agriculture biologique de 6% actuellement à 8,5% d’ici à 2020.
Mais l’autre changement majeur envisagé par le ministère serait de mettre en place un financement de la filière par le biais d’un fonds d’investissement privé. Un modèle de développement économique à l’anglo-saxonne qui pourrait tout à fait faire ses preuves, tant que la santé financière des investisseurs privés est bonne. Stéphane Travert indique ainsi : «J’ai notamment suggéré qu’un fonds privé puisse être mis en place pour venir financer des projets de développement et de structuration des filières bio. Je sais que l’idée fait son chemin. C’est une solution possible et ce n’est sans doute pas la seule»
Les Etats généraux de l’alimentation (Egalim) en cours de préparation seront l’occasion de débattre de ces sujets et de mettre en place les prochains mécanismes de développement de la filière.