Côte-d’Ivoire : quelles perspectives pour les investissements en 2017 ?

Côte-d’Ivoire : quelles perspectives pour les investissements en 2017 ?

Problèmes sécuritaires, chute des cours du pétrole, corruption endémique… Les problèmes continuent de frapper lourdement le continent africain. Pourtant, la Côte-d’Ivoire semble bien lancée dans une course à la croissance à peine quelques années après la guerre civile qui a longtemps déstabilisé le pays. La Côte-d’Ivoire serait-elle devenue un eldorado africain ?

 

9,5 % de croissance annuelle entre 2012 et 2015. Un bon de l’ordre de 8 % en 2016 et des perspectives très encourageantes en 2017. La Côte-d’Ivoire traverse une phase extrêmement positive qui ne passe pas inaperçue auprès des organisations internationales. Pour le Fonds Monétaire International (FMI), l’évolution positive de l’économie ivoirienne devrait se poursuivre au moins jusqu’à l’horizon 2018. Seule ombre au tableau relevée par le FMI, la baisse de plus de 35 % des cours mondiaux du cacao.

 

Actuellement, tous les signaux sont au vert avec un déficit budgétaire de 4 % du PIB qui est conforme aux objectifs fixés par le Gouvernement. L’inflation n’est que de 1 % et « la croissance économique devrait rester forte en 2017 ». Toutefois, cet essor qui va à contre-courant de l’ensemble ouest-africain admet une faille que les autorités vont devoir résorber.

 

Un « miracle ivoirien » encore fragile

 

Les retombées économiques de cette attractivité retrouvée ne profitent pas encore assez aux populations les plus pauvres. Traduction de ce phénomène de croissance trop peu inclusive, le taux de pauvreté n’a baissé que de 48,9 % à 46,3 % entre 2008 et 2015. Ce phénomène est à l’origine de revendications sociales auxquelles le Gouvernement ivoirien d’Amadou Gon Coulibaly a répondu par des « dépenses budgétaires supplémentaires ».

 

Le « miracle ivoirien » dont parlent certains économistes doit donc faire attention à ne pas se gripper autour de questions sociales et de redistribution des richesses. L’élan positif a été souligné, le 4 avril dernier, par le chargé d’Affaires à l’Ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire : « La Côte d’Ivoire a investi depuis de nombreuses années dans les ressources humaines. Notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation, indispensables à tout développement. Les États-Unis sont satisfaits des engagements du gouvernement ivoirien à améliorer les conditions de vie des populations ».

 

Des signaux positifs envoyés en direction des investisseurs

 

Depuis plusieurs mois, Yamoussoukro multiplie les réformes politiques et économiques. Un dynamisme et un libéralisme qui rassurent ses partenaires internationaux, en particulier Washington qui a annoncé en 2016 avoir levé les sanctions qui courraient depuis une dizaine d’années. La stabilité du pays et de ses institutions démocratiques conjuguée à une croissance record assurent à la « République du cacao » un retour réussi sur la scène économique mondiale. Ancien directeur du département « Afrique » au FMI, le président ivoirien Alassane Ouattara rassure les investisseurs internationaux : en juin dernier, la Côte-d’Ivoire réussissait une levée de fonds à hauteur de 2 milliards de dollars (1,2 milliard de dollars sur 16 ans au taux de 6,125% et 625 millions d’euros sur 8 ans à 5,125%). L’année dernière, le bureau régional de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) ouvrait ses portes à Abidjan, confirmant la nouvelle dimension prise par la capitale économique de la Côte-d’Ivoire, devenue l’un des principaux centres financiers et bancaires du continent africain.

 

Christian Bouquet, professeur émérite à l’université Bordeaux-Montaigne, souligne le « régime économique très libéral, avec un code des investissements qui est relativement facile et donc propice aux bonnes affaires ». La Côte-d’Ivoire entend être un bon élève de l’économie de marché, mais doit toujours régler le problème de la corruption qui reste à un niveau élevé. Selon le classement 2016 de Transparency International, la Côte-d’Ivoire occupe une médiocre 108e place – la 19e sur le continent africain en termes de perception de la corruption.

 

L’actuelle bonne réputation du pays risque donc d’être mise à mal si la corruption persiste. Les marchés publics, souvent propices aux pots-de-vin, sont dans le viseur du gouvernement ivoirien qui vient d’interdire à toute entreprise condamnée pour des faits de corruption de participer aux appels d’offres publics pendant 5 ans.

 

Contre toute attente, la Côte-d’Ivoire est déjà sur les voies de la croissance. Un développement rapide qui dépasse les prévisions les plus optimistes et qui rassure les investisseurs internationaux. Les réformes entreprises pourraient bien devenir le modèle à suivre pour les autres Etats d’Afrique de l’Ouest dans les années à venir.

La Rédaction

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