La Chine s’essaie au gaz de glace pour assurer son indépendance énergétique
La Chine s’est lancée depuis quelques mois dans l’extraction du gaz de glace. Un trésor énergétique serait à la clé mais l’activité est coûteuse et paradoxale avec le nouveau visage énergétique dessiné par Pékin.
Enfoui à plusieurs dizaines voire centaines de mètres de profondeur dans les sous-couches glacées de la mer de Chine, le gaz de glace présente un énorme avantage en comparaison avec le gaz classique. Car un seul mètre cube d’hydrate de méthane, son autre nom, correspond à 164 mètres cube de gaz classique. Et il se trouve que la Chine dispose de quantités exceptionnelles. C’est pour cette raison que le pays s’est lancé dans l’extraction de cette ressource énergétique, d’autant qu’il disposerait de non moins de 80 milliards de mètres cubes équivalent pétrole, soit de quoi assurer son indépendance énergétique pour au moins un siècle. Les responsables politiques en charge de l’énergie expliquent même que « La Chine a dépassé les prévisions en terminant les explorations préliminaires, c’est une percée historique ».
Le gaz de glace, le paradoxe chinois ?
Avec autant de réserves, la Chine semble avoir trouvé un filon aussi prodigieux que l’a été le gaz de schiste aux Etats-Unis il y a quelques années de cela à peine. Une révolution qui serait en effet similaire selon les experts du secteur. Sauf que l’activité fait face à deux problèmes majeurs : un économique et l’autre environnemental.
Du point de vue économique, la rentabilité du gaz de glace est loin d’être atteinte, puisqu’il en coûterait près de 1 000 dollars le mètre cube extrait, beaucoup plus que le gaz traditionnel. Et au niveau environnemental, le méthane est jugé 25 fois plus puissant que le CO2 en matière de réchauffement climatique. Un paradoxe pour la Chine qui a réitéré sa volonté de s’imposer comme le leader mondial des énergies renouvelables en investissant plus de 360 milliards de dollars dans le filon dans les décennies à venir.