Le Japon fournit en électricité 200 000 logements grâce à l’hydrogène
Le Japon veut développer l’hydrogène à grande échelle afin de réduire les émissions de GES et sa facture énergétique.
Dans le quartier en pleine mutation technologique d’Ikebukuro, dans la partie nord de Tokyo, 200 000 logements sont dorénavant alimentés en électricité grâce à une pile à hydrogène. Pour y parvenir, des générateurs d’un nouveau genre ont été installés au dos des maisons individuelles et au pied des immeubles. Ces installations novatrices, portant le nom de « ENE-farm« , sont connectées au réseau du gaz de ville de Tokyo Gas. La technologie extrait l’hydrogène du le gaz naturel et via une interaction avec l’oxygène produit de l’électricité et de la chaleur en quantité suffisante pour alimenter chaque logement. Avec comme atout majeur un impact environnemental nul puisque la pile à hydrogène ne rejette que de la vapeur d’eau.
Shinzo Abe croit au développement de l’hydrogène
Shinzo Abe, le premier ministre japonais, mise sur le développement de la pile à hydrogène. Il qualifie même l’hydrogène à juste titre « d’énergie du futur ».
Le procédé développé par ENE-Farm présente un atout complémentaire : celui de la réduction de la facture énergétique du Japon car le pays doit importer la totalité du gaz naturel et du charbon qu’il consomme au sein de ses centrales thermiques.
Mais le coût de la technologie reste un écueil important. Les 200 000 logements ainsi alimentés constituent une première étape des plus encourageantes, mais elle demeure en revanche pour le moment assez marginale. Le coût est en effet encore trop élevé, estimé à l’équivalent de quelques 15 000 euros par unité. Aussi, les objectifs fixés par le gouvernement sont loin d’être atteints, et le seront difficilement puisqu’il tablait sur un nombre de logements équipés proche des 1,5 millions à l’horizon 2020 puis 5,3 millions d’ici à 2030.
Pour autant, force est de constater que ces équipements novateurs sont promis à un bel avenir, encore plus dès lors que les coûts de production auront bénéficié d’une économie d’échelle probante. D’ailleurs, le groupe mondial Panasonic, qui est à l’origine de ces « fermes à hydrogène », y croit comme dur comme fer. Preuve en est avec l’intense vague de prospection dans laquelle il s’est lancé en Europe avec des marchés phares tels que la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou encore la France.