Internet : outil salutaire ou dangereux ?

Internet : outil salutaire ou dangereux ?

Communiquer, acheter, vendre, créer… Aujourd’hui nous pouvons presque tout faire depuis un ordinateur muni d’une connexion internet, même accéder aux dernières nouveautés culturelles en provenance des quatre coins de la planète. Mais voilà, le streaming, le live streaming ou encore le téléchargement sont loin d’être des activités sans risque, en particulier pour les plus jeunes, moins vigilants et surtout moins armés, qui se retrouvent bien trop souvent à la merci des « menaces » du Net.

Internet : outil « indispensable » mais « incontrôlable »

D’un côté, comme le démontre les résultats du dernier sondage Ifop pour Enjeux, il y a un plébiscite plutôt unanime concernant la Toile. En effet, selon l’étude, pas moins de 98% des Français jugent qu’Internet permet d’accéder facilement à l’information, 95% affirment qu’il facilite notre quotidien et pour 86% d’entre nous, il est même devenu indispensable aujourd’hui. Mais avec Internet, tout n’est pas rose. Le sondage met ainsi en évidence certaines réserves et même une certaine crainte. 76% des répondants affirment en effet être conscients qu’Internet est « incontrôlable » et 42% s’en disent même inquiets. C’est bien là toute la complexité du Web, il s’agit d’un outil merveilleux, indispensable pour certains mais également « inquiétant »…

La preuve est faite, Internet est aujourd’hui omniprésent dans nos vies et celles de nos enfants. Ses usages ne cessent d’ailleurs de se diversifier, comme en témoigne l’édition 2016 du Baromètre du numérique, publié par le Conseil Général de l’Économie et l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP), qui ne recense pas moins de 16 utilisations différentes d’Internet. Faire son shopping, écouter ses morceaux favoris en streaming, lire son quotidien préféré ou encore regarder en direct un match de football sur un site de streaming, la plupart du temps illégal, sont autant de choses que l’on peut aujourd’hui faire depuis chez soi grâce à une simple connexion internet.

Nous n’avons pas tous les mêmes activités sur la Toile. Ainsi, toujours selon l’Arcep, le sexe, le niveau de vie, le lieu de résidence et surtout l’âge sont autant de critères qui peuvent influencer nos pratiques sur le Web. Par exemple, « 62% des 18 – 24 ans regardent la télévision sur internet contre 10% des 70 ans et plus ». Pour ce qui est de nos jeunes, on observe chez eux une utilisation d’Internet résolument axée sur la culture. En effet, 59% des 12 – 17 ans et 73% des 18 – 24 ans, déclarent avoir « utilisé internet » à des fins de téléchargements ou de visionnages en streaming de films, vidéos ou séries au cours de l’année 2015. Une activité qui leur est propre puisque passé 25 ans ils sont de moins en moins à utiliser internet dans cet objectif la.

Streaming et live streaming illégal : porte d’entrée vers des contenus indésirables

Nos jeunes sont donc friands de streaming. Activité qui représente à elle seul tout ce qu’est le paradoxe d’Internet. En effet, comme le déplore l’association Ennocence, le streaming est une véritable porte d’entrée vers des contenus bien loin d’être adaptés à un public jeune. C’est d’ailleurs pour appuyer ses dires que l’association a récemment demandé à l’institut de sondage OpinionWay d’interroger parents et enfants sur le visionnage en ligne de vidéos, le streaming et le live streaming, ainsi que sur les dangers qui y sont associés.

Et ce fameux sondage consacré à « l’exposition des enfants aux images à caractère violent ou pornographique sur Internet », publié en novembre 2016, n’a pas manqué de confirmer les affirmations de l’association, à savoir une inquiétude réelle des parents sur l’usage d’Internet par leurs enfants et les dangers auxquels ils sont exposés. L’étude révèle également un sentiment de dénuement et de mécontentement chez les parents quant à la régulation du secteur par les pouvoirs publics.

Ainsi, le sondage rapporte que 55% des parents interrogés reconnaissent que leurs enfants de moins de 18 ans regardent des vidéos sur des sites de streaming illégaux, et un tiers au moins une fois par semaine. Et 52% des parents avouent ne pas surveiller systématiquement leurs enfants lorsqu’ils regardent un film, une série, ou une compétition sportive en streaming, dans 31% des cas c’est pour des raisons pratiques ou par manque de moyens que les enfants se retrouvent livrés à eux mêmes sur la Toile.

Jeux d’argent, pornographie, pédophilie… Le streaming sur des sites illégaux représente une rampe d’accès vers des contenus malsains et dangereux pour un jeune public. Les fenêtres intempestives sont ainsi devenues la première cause de visionnage non désiré d’images à caractère pornographique chez les moins de 18 ans. Et Les parents en ont bien conscience puisque selon 42% d’entre eux, leurs enfants auraient déjà été confrontés à des images violentes ou pornographiques sans leur consentement, en surfant sur des sites de streaming illégaux. D’après la sexologue Thérèse Hergot, c’est même devenu «le premier vecteur par lequel les adolescents rentrent dans la question de la sexualité».

Les résultats du sondage de l’association Ennocence indiquent une tendance de fond dont les dangers ne semblent pas avoir encore été mesurés par les pouvoirs publics. 79% des parents interrogés estiment ainsi que ce sujet n’est pas suffisamment abordé par les hommes et femmes politiques. Une donnée loin d’être anodine alors que nous sommes en pleine période électorale et qu’à gauche comme à droite personne ne s’est encore positionné sur la thématique.

La Rédaction

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