Le transport urbain par câble : un nouveau marché à exploiter ?
Une petite révolution est en cours dans le monde du transport urbain. Son nom : Interconnexions transports en commun & technologies câbles (I2TC), soit un projet de R&D pour permettre d’appliquer le système de transport par câble, généralement utilisé en montagne, dans un environnement urbain. S’il est ambitieux, le projet symbolise avant tout un marché devenu porteur en France et à l’international.
Des remontées mécaniques en plein centre ville ? C’est en tout cas l’idée qui a conduit le lancement du projet de R&D appliquée I2TC pour adapter les systèmes de transports par câble utilisés généralement en montagne aux besoins et contraintes de la ville. Initié par Eiffage Métal, spécialiste du secteur, le projet, qui réunit également Poma et la Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP), doit durer trois ans pour un investissement de 4,3 millions d’euros avec le soutien de l’Etat, de la Ville de Paris ainsi que des Conseils régionaux d’Île-de-France et de Rhône-Alpes.
Concrètement, le projet devra s’articuler autour de plusieurs axes correspondant aux défis que ce type de transports doit résoudre. Ainsi les questions de la vitesse des transports par câble, leur adaptation et leur intégration aux contraintes urbaines seront au cœur du projet, de même que la question sociétale de l’utilisation d’un moyen de transport systématiquement associé à la montagne.
Un marché porteur encouragé par les pouvoirs publics
Si l’application urbaine des transports par câble existe déjà, le téléphérique de Rio Janeiro étant l’un des plus connu, son développement reste pour l’instant limité en France. Toutefois la donne a changé depuis le Grenelle de l’Environnement où ce mode de transport a été l’une des solutions avancée de la politique durable des transports.
En effet, ce dernier cumule à la fois avantages environnementaux (faibles consommations énergétiques et nuisances sonores, développement des énergies renouvelables) et économiques (coûts d’installation et d’entretien limités, absence d’investissement d’aménagement) pour devenir une solution crédible de déplacement dans l’évolution future des aires urbaines.
Ce projet va donc chercher le développement de ce mode de transport urbain aussi bien au niveau national qu’international. Surtout ce regroupement entre spécialistes du secteur doit permettre de mettre en avant l’expertise et l’excellence des entreprises françaises dans ce secteur.
La RATP, acteur majeur du transport par câble
Ce type de transport est particulièrement attendu et notamment en Ile-de-France où plusieurs projets de téléphérique sont à l’étude comme à Velizy. Acteur principal des transports en commun en Ile-de-France, la RATP est donc concernée par ces projets. D’autant plus que le transport par câble est historiquement lié à la régie, en témoigne le funiculaire de Montmartre. Son expertise dans ce domaine a d’ailleurs amené la RATP à gérer le téléphérique de Salève (Haute-Savoie). Sa présence au sein du projet I2TC était donc logique.
Et pour aller plus loin dans le développement de ce moyen de transport, l’entreprise publique s’est alliée à Poma, l’un des leaders mondiaux du transport par câble. L’objectif est de réussir à mettre en commun les compétences des deux groupes pour pouvoir exporter leur savoir-faire dans ce secteur, qualifié de « mode d’avenir, appelé à trouver sa place dans la chaîne de mobilité, pour répondre à la demande des collectivités » selon les propres mots de Pierre Mongin, l’ancien président de la RATP.
Ne reste maintenant qu’à concrétiser ce projet et passer de la R&D à une application réelle. Si cela prendra encore quelques temps, une chose est sure : le transport par câble ne doit plus être un synonyme de montagne et sports d’hiver.