Portrait : le nouveau ministre grec de l’Économie, Yanis Varoufakis
Yanis Varoufakis, 53 ans, futur ministre grec de l’Économe, est surtout connu à travers ses commentaires sur la crise financière. Publiés dans une série de blogs, ils lui ont valu des milliers de followers sur Twitter, ainsi que le respect de la direction de Syriza.
Finalement plus pragmatique que prévu ?
Sa vision ? Celle de John Maynard Keynes avec un soupçon de Karl Marx. Yanis Varoufakis est l’économiste « par accident » qui devrait devenir le négociateur-clé de la dette grecque. Après la victoire de son parti, le Gréco-australien a décidé de paraphraser le poète gallois Dylan Thomas sur son blog : « La démocratie grecque a aujourd’hui cessé de marcher doucement dans la pénombre. La démocratie grecque s’est résolu à montrer les poings contre la mort de la lumière ».
Varoufakis est l’un des deux premiers ministres à avoir été confirmés par le Premier ministre Alexis Tsipras, il a étudié à l’Université d’Essex et a enseigné en Australie, en Grèce et aux États-Unis. Dans les entrevues pré-électorales, il a juré de faire tomber les oligarques grecs, mettre fin à ce qu’il a appelé la « crise humanitaire » en Grèce et à renégocier la montagne de dettes accumulées par son pays vis-à-vis de créanciers internationaux.
« Nous allons détruire la base sur laquelle ils ont construit décennies après décennies un système, un réseau qui aspire violemment l’énergie et la puissance économique de tout le monde dans la société », a-t-il ainsi déclaré sur la chaîne britannique Channel 4.
Avant ces élections, Paolo Pizzoli, économiste senior chez ING Financial Markets à Milan en Italie, avait souligné une « attitude constructive » de l’ancien professeur d’économie, après qu’il ait parlé de la nécessité de « minimiser les conflits et de maximiser les chances d’un accord mutuellement bénéfique ». Pizzoli avait d’ailleurs ajouté : « Nous croyons que, si Syriza arrive au pouvoir, il se pourrait bien qu’ils fassent preuve de beaucoup plus de pragmatisme que prévu ».
